Fespam : la RDC prête à apporter une « contribution substantielle »

Jeudi 18 Juillet 2013 - 13:45

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L’appel des organisateurs du festival à la mise en œuvre des mécanismes pour l’intégration des autres pays membres de l’Union africaine (UA) au programme a bien été entendu et pourra donner lieu à une implication plus soutenue de la République démocratique du Congo (RDC) dès l’année prochaine, a confirmé le directeur de cabinet et représentant du ministre de la Culture, Manda Tchebwa

Réaffirmant l’intérêt porté par son pays au Festival panafricain de musique (Fespam), il a annoncé l’intention du ministre  de la Culture de la RDC de faire des propositions allant dans ce sens lors des entretiens avec ses homologues de l’UA, particulièrement celui de la République du Congo qui a abrité les neuf premières éditions. Absent lors des travaux du Symposium international alors qu’il avait franchi effectivement le sol de Brazzaville avant d’être rappelé pour des raisons d’État, le ministre tient à faire de nouveau le déplacement de Brazzaville, le 19 juillet, à la veille donc de la clôture du Fespam. « Au regard des responsabilités assumée actuellement par la RDC au sein de l’UA, le ministre a tenu à assister au festival pour réintégrer le pays à la place qui était la sienne en apportant une contribution substantielle dans le sens de ce qui a été dit. Une synergie est en train de démarrer et nous souhaiterions qu’elle s’élargisse à l’ensemble de nos Etats », a expliqué Manda Tchebwa.

Entre-temps, les discussions sont en train d’avancer. Une tendance se dégage pour adopter comme prochain thème la rumba (danse du nombril). Selon Manda Tchebwa, il s’agit d’une œuvre achevée et d’un patrimoine mondial. Il faudrait aller dans trois directions, a-t-il poursuivi. D’abord, l’on devrait s’interroger sur la pratique de la rumba tant dans les pays de la région qu’au-delà, notamment aux Antilles et dans les Amériques : Colombie, Panama, Venezuela, Cuba, Santo Domingo… « Il serait plus intéressant de faire venir les pratiquants de cette rumba pour avoir les deux versions, ancestrales et créoles traditionnelles », a-t-il souhaité.. Ensuite, l’on peut aussi initier une rencontre entre les batteurs de tam-tam de rumba des Antilles et des Amériques avec les nôtres pour essayer de découvrir le continent qui l’a utilisé depuis le 13e siècle. L'objectif est de rechercher nos ancêtres communs. Enfin, il est important de réduire les réflexions pour laisser la place à la musique. L'idée est de découvrir d'autres formes de rumba venant des pays comme le Gabon, l'Angola et la Guinée. 

Franchissant ses 10 ans d’existence, le Fespam doit élargir son panel d’experts mais aussi encourager les chercheurs qui travaillent séparément actuellement sans pouvoir comparer leurs recherches. Au cours du Symposium, l’on a remarqué deux positions (RDC et Angola) diamétralement opposées sur l’origine de la salsa dans la sous-région. À l’occasion de la dixième édition, il faudrait rassembler les chercheurs autour de la thématique de la rumba. « Ce sera le premier fonds de la bibliothèque du Fespam qui sera installée à Brazzaville. En RDC, les choses sont très avancées par rapport à la rumba, nous sommes en train de classer en interne et nous souhaiterons que les autres pays concernés le fassent aussi avant l’inscription au niveau international », a affirmé  Manda Tchebwa. En tant qu’expérience achevée, la rumba peut susciter de nouveaux projets. L’on a cité, à titre d’exemple, un carnaval de la rumba pour attirer un grand nombre de personnes dans une sorte de pèlerinage à Brazzaville. La concrétisation de ces projets prouvera ainsi que le Fespam est bien en train de devenir un grand évènement régional. Il sera davantage bon pour la région de se tourner aussi vers l’international (Amériques, Antilles) pour y redécouvrir sa propre histoire.

Laurent Essolomwa