Festival Amani : la grand-messe culturelle a failli être gâchée

Samedi 11 Février 2017 - 16:30

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La grand-messe culturelle de Goma, entendez le festival Amani, a démarré officiellement le 10 février sur un fond de tristesse provoqué par la mort, la veille, d’un membre de l’organisation décédé à la suite  d’une altercation avec un policier.

Norbert Paluku, surnommé Djo, est donc la victime qui aurait sacrifié sa vie pour que la quatrième édition du festival se tienne et que la réussite soit son partage. C’est justement pour honorer sa mémoire et être en phase avec son idéal de voir le projet pour lequel il s’est investi grandir que l’organisation a décidé d’ouvrir le festival malgré l’incident.

L’on ne sait pas décrire avec précision les circonstances de la mort de Djo  intervenue à quelques heures du démarrage des festivités.  L’incident, à en croire la direction du festival, a eu lieu lors d’une dispute entre le policier qui assurait la garde du site du festival (Collège Mwanga) et les jeunes volontaires qu’étaient Norbert Paluku et Ezekiel Bandu. D’après des sources proches du festival et des témoins, la jeune Bandu, un scout bénévole recruté par l’organisation, aurait refusé de céder le matelas au policier qui le réclamait avec insistance. Norbert Paluku aurait alors tenté de s’interposer et a été pris pour cible par le policier qui lui a tiré dessus à bout portant. Quant à la jeune fille, atteinte à l’abdomen, elle serait encore aux soins intensifs à l’hôpital Heal Africa de Goma où elle a été opérée.   

Artiste bénévole engagé de longue date auprès du Festival et du Foyer culturel créé parallèlement, Djo Paluku est salué par ses pairs comme un exemple de courage et d’abnégation. « On doit continuer, continuer le festival pour lequel il a donné sa vie », n’arrêtent de marteler ses amis. « Il faut saluer la mémoire de Djo par une édition 2017 extraordinaire », a dit  le directeur du festival qui a tenu à rebaptiser la grande scène du nom du défunt.

Propos prémonitoires presque puisqu’à la première journée déjà, près de cinq mille personnes étaient présentes. Un record par rapport à la précédente édition. Pour rappel, le festival lancé en 2014 à l’initiative du Français Éric de Lamotte veut montrer au monde une autre facette de Goma en faisant la promotion de la paix et du vivre ensemble collectif dans une région marquée par plusieurs années de conflits armés.

 

 

 

Alain Diasso

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