Festival Soul Power : la 3e édition s’est achèvée à Pointe-Noire

Lundi 28 Novembre 2016 - 9:28

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Organisé par Matombi productions, le festival Soul Power s’est déroulée du 16 au 21 novembre dans la capitale économique avec comme invité d’honneur l’icône de la Rumba congolaise Sam Mangwana qui s’est produit en concert pour le plaisir du public pontenegrin, et d’autres artistes du Congo, de l’Angola, de France et du Sénégal

Musique, danse et cinéma étaient au programme de cet évènement culturel qui a réuni des artistes du Congo, de France, de l’Angola et du Sénégal. Pendant 5 jours, le public ponténégrin s’est régalé avec les différents rendez-vous qui ont eu lieu dans la salle du Foum mbongui, à l’espace culturel éphémère et à La cité des arts,  tous situés dans l’arrondissement 1 Emery Patrice Lumumba.

Le festival a été ouvert par le master class de danse animé par les danseurs et chorégraphes Florent Mayoukou du Congo et Jade Bayonne de France qui ont ….le soir du même jour, accompagné par la musique de DJ Nodjock venu de France, les deux chorégraphes se sont produits en spectacle de danse, une création intitulée Binadanse et jugée belle par le public. Cette création est une idée de Matombi productions qui a été développé par les trois artistes qui ont mis en commun leurs goûts musicaux. Chacun dans son style, ils ont su combiner les danses électro-hip hop avec  les danses africaine et contemporaine.

Dynamisme, vigueur, souplesse ont aussi été présents dans ce spectacle avec une belle scène et des mouvements rendus plus expressifs par les lumières de différentes couleurs qui les accompagnaient, et l’utilisation d’objets comme les boules de choux qui paraissaient au départ comme des objets juste de décoration. A la fin du spectacle, les spectateurs qui ne se sont pas empêchés de l’applaudir pendant le spectacle et de danser à la fin ont confié avoir passé un beau moment. Une satisfaction partagée par les artistes comme le jeune Jade Bayonne qui s’est réjoui de voir que le public a pu communiquer avec eux à travers le spectacle : « A travers la danse on peut raconter des choses et libre à chacun d’interpréter ce qu’il a vu. Le but est que chacun ait sa propre vision des choses et personne ne pense à la même chose».

Sam Mangwana sur la scène de Soul Power

Le grand rendez-vous de Soul Power a été le concert tant attendu de l’icône de la Rumba Sam Mangwana qui, en se produisant à ce festival le 18 novembre au Forum Mbongui, a renoué avec le public ponténégrin et relancé sa carrière musicale après 10 ans d’absence sur le marché du disque. Une absence qui n’a pas eu raison sur sa voix et son talent mais l’a au contraire fait plus murir. A presque 72 ans l’artiste qui est venu de son pays l’Angola n’a pas voulu se limiter à lui–même et a fait voyager le public dans le monde de la rumba congolaise qu’il a raconté, comme une histoire, avec des sons et des mélodies qui ont bercé et berceront encore des générations.

Ainsi, outre ses compositions, Sam Mangwana a présenté un répertoire de chansons rumba très riches, des chefs d’œuvre des grands noms de la rumba congolaise comme Rochereau Tabuley son maître, Kabasélé, Franco et autres. Le public a retrouvé les titres comme Félicité, Azda ou Faute ya commerçant. Bon nombre de spectateurs se sont rappelés du bon vieux temps.  « Cela nous a rappelé l’époque de la vraie rumba et les bons moments passés», a confié le vieux Théodore Pethas, un des admirateurs invétérés de l’artiste. Pour le jeune Massein, il n’y a pas de doute, Sam Mangwana figure parmi les derniers monuments de la vraie rumba congolaise. «L’artiste est resté fidèle à l’esprit rumba malgré les années», a-t-il estimé.

Bals rumba et funk

L’ambiance s’est poursuivie au festival avec le bal rumba et bal funk de DJ Nodjock qui a mis l’ambiance les 19 et 20 novembre à l’espace culturel Éphémère et fait bouger le monde. L’artiste a dit avoir aimé le contact chaleureux et enrichissant du public ponténégrin qui l’a très bien reçu.

Des films au rendez-vous

Au cours de cette 3e édition de Soul Power, le public a eu droit à des projections de films avec débat. Dans une ambiance chaleureuse, il a pu échanger avec Joseph Gaï Ramaka le réalisateur du film intitulé Carmen, une adaptation à la sénégalaise de l’opéra de Carmen, un film où se mêle amour, sexe, jalousie et touchant à des sujets comme l’homosexualité à travers l’histoire de Carmen, une jeune fille libertine qui croque la vie à belles dents et finira par perdre sa vie. Le film a suscité des remous au Sénégal à sa sortie à cause des aspects abordés qui paraissent encore tabous en Afrique portant sur la nudité et l’homosexualité par exemple. Mais pour le réalisateur, l’artiste a le droit de s’exprimer librement.

Le deuxième film intitulé «La vie est belle» a permis au public de se rappeler de la star congolaise Papa Wemba, qui joue le rôle principal de Kourou, jeune homme amoureux de la musique qui quitte son village pour la ville. Ce dernier arrive à conquérir, malgré tout, le cœur de la belle Kabibi et finit par devenir un chanteur très admiré. «Je connaissais Papa Wemba en tant que musicien, mais en suivant ce film pour la première fois, j’ai découvert qu’il était aussi un acteur doué », a confié Gilles Douta.

Des Ponténégrins acquièrent des notions sur le montage audiovisuel

Soul Power a donné la possibilité aux Pontenegrins de participer à l’atelier audiovisuel sur le montage (image et son) animé par le réalisateur  Wally  Fall. Cet atelier qui a débuté et clôturé le festival s’est poursuivi jusqu’au 24 octobre.  C’est la suite de celui qui a eu lieu l’année dernière à la 2e édition de Soul Power. Et son objectif, a indiqué le réalisateur, est de donner des outils aux participants pour leur permettre de continuer eux-mêmes. Encourageant les participants à toujours donner le meilleur d’eux-mêmes et à accepter la critique,  il a  indiqué  que c’est à travers le travail fourni qu’on déduit si on est professionnel ou pas. «C’est ton travail qui parle pour toi», a-t-il insisté. Au terme de la 3e édition, Sylvie Bayonne, directrice du festival Soul Power, a dit toute sa satisfaction : «Le festival s’est bien déroulé. Cela a été un moment formidable passé avec les artistes comme le doyen Sam Mangwana, toute l’équipe est satisfaite». 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

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