Fête de Noël : les marchés de Brazzaville sont timides

Lundi 18 Décembre 2017 - 19:50

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A moins de dix jours de l'événement qui s'est imposé comme la fête commerciale de l'année, l’ambiance observée dans quelques marchés et établissements de commerce dans la ville capitale reste ordinaire. Pas de bousculade du côté des parents.

D’après quelques Brazzavillois et Brazzavilloises abordés, une seule raison explique le manque d’engouement. Il s’agit de la crise financière qui occasionne, depuis des mois, le retard dans le paiement de salaire des fonctionnaires. Même les coopérants évoluant dans le secteur informel n’y voient plus clair.

Pour toucher du doigt cette triste réalité, notre rédaction a fait le tour de quelques marchés de la place. Au marché Total à Bacongo, dans le deuxième  arrondissement, le climat est morose. En dehors des vendeurs à la sauvette qui proposent des jouets (poupées, feux d’artifice, masques…), on ne sent pas vraiment l’avènement des fêtes.

Sophie, une vendeuse de friperie interrogée, a confié que c’est à peine hier qu’elle a déballé un nouveau ballot de jeans pour enfant. Faute de clients, elle est obligée de liquider le produit à vil prix pour récupérer ne fût-ce que son capital.

Même décor du côté des commerçants ouest-africains pour qui, la fête de Noël dans cette ville a toujours été une période de vache grasse. « Mes frères et moi avions, dans nos dépôts, plusieurs nouveautés d’habits et de chaussures pour enfants. Mais, on ne les a pas sortis, parce qu’il n’y a pas de clients.  Ces vêtements prendront la poussière pour rien ! », a indiqué Salim, vendeur dans ce marché.   

Rencontrée dans le marché, Nathalie, une mère célibataire, a fait savoir qu’elle allait s’occuper d’abord des plus jeunes enfants. Son aîné de 16 ans va devoir attendre encore un peu, expliquant qu'elle ne pouvait pas engager beaucoup de dépenses tant qu’elle n’est pas certaine de percevoir le salaire avant la fin de ce mois.

Et à Valerie de renchérir : « Pendant les fêtes, il n’y a pas seulement les habits, il faut aussi penser à manger et boire. Pour faire des économies, je ferai en sorte que mes enfants se contentent des jouets de l’année dernière qui sont encore en bon état. Je me bats pour leur trouver de nouveaux habits avant le 25 décembre. »  

Contrairement au marché Total, celui de Poto-Poto est un peu plus animé. Presque tous les étalages sont remplis de jouets ou d’habits. Les ballerines ainsi que les chaussures pour petits garçons sont même en solde. Au marché Moungali, dans le quatrième arrondissement, on constate également une légère ambiance festive.

Noël est une fête romaine célébrée chaque année, majoritairement dans la nuit du 24 au 25 décembre. En tant que fête chrétienne, elle commémore la naissance de Jésus de Nazareth.

 

 

 

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

Le marché de Poto-Poto

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