Fiimt’Africa : Satisfaction et déception, la recette de la 2ème édition

Vendredi 11 Août 2017 - 15:51

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Durant cinq jours, l’Association Cultures Sans Frontières en partenariat avec l’Institut français du Congo ont organisé du 3 au 7 juillet dernier, la 2ème édition du Festival international des instruments de musique traditionnels africains (Fiimt’Africa). Par manque de soutien du mouvement par les autorités congolaises et le désistement de certains partenaires, léquipe du festival dresse un bilan plutôt mitigé de cette seconde tenue. On en parle avec Elie Liberat Ntondele, directeur de Fiimt’Africa.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB): Fiimt’Africa vient de clore sa deuxième édition, êtes-vous satisfait du résultat ?

Elie Liberat Ntondele(ELN) : Oui, nous sommes satisfaits du fait que l’édition s’est tenue. Mais aussi très déçu parce que les Congolais ne veulent pas nous soutenir afin de produire un festival de très haute qualité. Les partenaires nous font marcher. Ce va-et-vient nous bouffe du temps et de l’énergie qui devraient servir pour le festival.

LDB : Au regard de son thème « Préserver les patrimoines ancestraux de nos cultures », la seconde édition est-elle parvenue à  atteindre cet objectif?

ELN : Je pense que oui. Voir des jeunes sur scène en train de jouer avec des instruments que l’on peut appeler « vieux » comme la sanza, intégrer dans les mélodies modernes, est une preuve que nous sommes sur la bonne voie, nous voulons intéresser plus de monde à jouer à ces instruments afin que l’on s’en souvienne toujours et que l’on veille à ne pas les voir disparaître.

LDB : En quoi l’édition 2017 de FimttAfric a-t-elle été différente de la précédente ?

ELN : La première édition était exclusivement congolaise alors que cette édition se voulait africaine et internationale. De ce fait, elle a accueilli Huguette Tolinga de la RDC, Gokhan Ekim de Turquie. Il y a eu également échange entre artiste de différent niveau et culture. Je crois que cela a été un point de plus.

LDB : Parlons fréquentation, quelles sont les retombées de cette année ?

ELN : Bien que la précédente édition ait connu plus de participation au niveau local, celle-ci souligne une bonne présence au niveau des ateliers et des spectacles.  Cela nous honore, le public est en train de s’approprier le festival et j’espère que la flèche continuera de monter. 

LDB : Selon vous, quel a été le succès majeur et le point faible de cette édition ?

ELN : Le point faible, c’est que nombreux de nos invités ont décommandé car notre partenaire en charge du prix fiimtafrica prévu s'était désisté à la toute dernière minute et cela a bouleversé toute l’organisation. Quant au succès majeur, c’est la tenue même de cette édition car tout semblait indiquer un report. Et, grâce à la volonté de certains partenaires qui ont cru en nous, nous avons hissé le drapeau, merci à l’Institut français du Congo, à l’ambassadeur de Turquie au Congo, à nos invités et artistes locaux qui ont bien porté cette édition.

LDB : Quelles sont les activités menées lors de ce festival ?

ELN : Il y a eu deux soirées d’animation culturelle : à l’ouverture et à la clôture. Durant les cinq jours, il y a eu des ateliers d’initiation aux instruments – à leur fabrication et à leur utilisation-, une conférence débat tenue par nos invités, le professeur Gokhan Ekim, Huguette Tolinga, et nos artistes congolais, Michel Nkouka, Antoinette Nguelele de Ballet national et bien d’autres.

LDB : En somme, le bilan est-il positif ?

ELN : Je ne dirais pas qu’il est négatif, moins encore positif, car beaucoup de choses se sont améliorées mais aussi plusieurs choses ont été annulées faute des moyens, on n’a pas communiqué assez. Je dirais juste que nous sommes dans une bonne voie, nous avançons, et notre seul souhait, c’est le soutien de nos compatriotes.

LDB : Le travail pour la prochaine édition a-t-il déjà commencé ? Quelles en sont les perspectives ?

ELN : Les axes sont déjà bien tracés et le travail pourra débuter d’ici le mois prochain. Nous pensons ramener le prix fiimtafrica sur le tapis et cette idée de compétition donc nous en appelons aux sponsors, nous voulons ramener plus d’instruments traditionnels possibles en provenance de différents coins de l’Afrique et du monde. Notre objectif est de contribuer au développement culturel du Congo et de l’Afrique en général.

 

 

 

Durly Emilia Gankama

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