Filière manioc : des producteurs de la Bouenza initiés à la fabrication du gari

Une délégation d’experts béninois et ivoiriens, accueillie par le PAM, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, séjourne depuis le 11 novembre dans le département de la Bouenza, pour une mission d’appui à la fabrication des machines destinées à la transformation du manioc.

Ces experts ont, en outre, la mission d’établir un diagnostic, de former et rehausser le niveau de vie des producteurs à travers des techniques innovantes de transformation de manioc ainsi que de valoriser la chaîne de valeur de ce produit en vue d’améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle.

« Le manioc est la base de l’alimentation des Congolais, il s’agit aussi d’une filière qui peut être améliorée et être une source de croissance économique et de revenus », a indiqué le représentant du PAM, Jean Martin Bauer.

Le gari, une farine de manioc largement consommée en Afrique de l’ouest, est bien sûr fabriqué au Congo mais d'une manière artisanale, a-t-il indiqué. « Ce que nous voulons, c’est renforcer la capacité des mécaniciens congolais à fabriquer des machines qui permettent de transformer le manioc en gari. Cela permettra de mettre sur le marché des produits de manioc de meilleure qualité avec moins de travail, plus de valeur ajoutée au bénéfice de ces groupements », a expliqué le représentant du PAM.

Le choix de la Bouenza résulte du fait que depuis les années 1950, le gari y est fabriqué et vendu. Cette zone est donc connue pour sa production artisanale et l’existence des groupements de production de ce produit. « La Bouenza sera donc un point de départ car il n’y a pas que ce département qui produit le manioc de bonne qualité au Congo. Par contre, ce qui est fait sur place pourra bénéficier au reste du pays », a signifié le fonctionnaire onusien.

Par ailleurs, au terme de la mission, les experts et les apprenants auront fabriqué plusieurs prototypes d’équipement reproductibles, notamment un équipement à presse qui réduira la pénibilité du travail de transformation pour les producteurs.

«L’idée des machines permettra aux producteurs de gagner en temps. Le diagnostic du terrain étant déjà établi, nous sommes donc à la phase fabrication des machines. Actuellement, deux voire trois machines sont prêtes à être montées et testées», a affirmé l’expert ivoirien, Sidime Yacouba. S'agissant des difficultés rencontrées, il a souligné que le Congo a peu de transformateurs et les moyens sont vraiment rudimentaires.

Notons que le PAM se dit heureux de faciliter les échanges entre les pays du Sud et de participer au renforcement de la filière manioc au Congo par l’utilisation des techniques innovantes et accessibles à la population en vue d’atteindre l’objectif « Faim zéro ». Cette mission contribue également à renforcer les actions du Plan national de développement 2018-2022.