Fin de la tournée africaine de M. Matteo Renzi

Jeudi 4 Février 2016 - 18:30

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En trois jours, le premier ministre italien a visité l’Afrique pour la troisième en trois ans et redit sa confiance dans « un continent d’opportunités ».

Comme lors de ses deux tournées précédentes, c’est quasiment au pas de course que le premier ministre italien, Matteo Renzi, a bouclé mercredi, sa troisième venue en Afrique. Commencée lundi par le Nigéria, elle s’est conclue mercredi par le Sénégal, alors que mardi M. Renzi avait été l’hôte du Ghana, un pays dont l’économie montre des signes de vitalité salués par tous. Partout, M. Renzi a souligné la disponibilité de son pays à conforter un partenariat solide avec une Afrique qu’il a toujours décrite « non comme un problème, mais comme une solution ».

« Nous devons avoir conscience que l’Italie est un grand pays », a-t-il lancé à ses compatriotes dès son retour. « L’Afrique est une opportunité et l’Italie peut jouer un rôle de pont » ; être un acteur majeur du développement de ce continent. Dans les trois pays visités, M. Renzi a ouvert des dossiers qui annoncent le suivi d’une collaboration qui ne demande qu’à monter en puissance : coopération, énergie, agroalimentaire et même culture. Visitant l’université de Nairobi, au Kenya l’an dernier, il avait promis de miser très fortement sur la formation de la jeunesse africaine, antidote au terrorisme et aux radicalismes.

Cette fois, il a été accueilli par les étudiants de la prestigieuse Cheik Anta Diop de Dakar, au Sénégal. « Nous devons avoir des valeurs et miser sur un nouvel humanisme », leur a-t-il dit. Pour cela, il ne suffit pas d’exalter le « dynamisme et une vision » de la jeunesse, il faut aussi « réveiller un système statique et léthargique » qui aiguille des milliers de jeunes vers des projets qui n’en sont pas ; ne leur ouvre pas vraiment les portes de l’avenir.

Les universités, a souligné M. Renzi, sont « l’avant-poste le plus efficace » dans la lutte contre le terrorisme, un des thèmes qui a dominé cette tournée. Du reste, le directeur de la police italienne, Alessandro Pansa, a signé des accords de coopération avec l’administration policière du Ghana. Devant les députés à Accra, le premier ministre italien s’est fait applaudir lorsqu’il a affirmé : « nous devons vous aider à garder vos jeunes ici ». Car, comme partout en Afrique, le thème de l’émigration se pose au Ghana avec acuité, un pays qui compte plus de médecins aux Etats-Unis que sur l’ensemble de son territoire !

Ce que les médias ont appelé le « théorème renzien » sur l’immigration repose sur deux piliers inséparables qui sont aux dires de M. Renzi : sécurité et développement par la coopération. « L’Italie a beaucoup à donner en la matière », a assuré M. Matteo Renzi devant le parlement ghanéen. Il a évoqué ses deux précédentes tournées (Mozambique, Congo-Brazzaville et Angola en juillet 2014 ; Kenya et Ethiopie en juillet 2015) réaffirmant la validité des accords noués dans le domaine énergétique par exemple.

« Dans ma délégation, il y a Claudio de Scalzi (administrateur-délégué du géant pétrolier ENI, Ndlr) pour confirmer les engagements pris », a –t-il dit. Pays de toutes les espérances en matière énergétique (pétrole et gaz), le Ghana est l’un des atouts de l’Italie sur le continent. Lors de cette visite, en présence de M. Matteo Renzi des accords de coopération entre le Ghana et Eni ont été signés ; ils porteront jusqu’en 2036 pour une valeur de 5 à 6 milliards de dollars. « C’est l’exemple-type de la stratégie à  moyen-long terme que veut promouvoir l’Italie », a dit le premier ministre.

Avant de prendre congé de ses hôtes ghanéens à Accra, se rendre à Dakar, au Sénégal et son retour en Italie, M. Matteo Renzi a arraché les vivats des parlementaires ghanéens par des paroles des plus sympathiques, de celles qui ne laissent aucun parlement insensible. « Je suis le 63è président du Conseil (italien, premier ministre, Ndlr) ; je suis le premier à être venu en Afrique sub-saharienne. Je l’ai fait trois fois ; je reviendrai », a-t-il assuré dans l’allégresse générale. De fait, M. Renzi prévoit de revenir une 4è fois en Afrique cette année, avec deux étapes à confirmer : le Mozambique (encore une fois) et la Côte d’Ivoire.

Lucien Mpama

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