Financement basé sur la performance : une meilleure stratégie pour un système de santé équitable au Congo

FBP est un mécanisme de financement par lequel les structures de santé sont subventionnées sur la base de leur performance, soit la quantité ou soit la qualité des services de santé offerts à la population.

Cette approche qui vise l’amélioration de la qualité des services et de soins de santé est mise en  œuvre dans sept départements (Cuvette, Plateaux, Brazzaville, Pool, Bouenza, Niari et Pointe Noire), dans le cadre du deuxième  Programme de développement des services de santé (PDSS II), projet cofinancé par le gouvernement et la Banque mondiale.

Dans le département de Pointe- Noire, trois districts sanitaires sont couverts par cette approche. Il s’agit des districts sanitaires de Ngoyo, de Tié-Tié et de Mvou- Mvou. La mise en œuvre de cette stratégie aura des impacts sur le personnel soignant et les patients : l’accroissement de ressources financières pour la structure de santé, une motivation à la tâche, l’accroissement des services de santé de qualité aux patients ; l’accroissement de la fréquentation des formations sanitaires, l’amélioration de la qualité des soins et la disponibilité des intrants

Pour les patients, le FBF apporte  un service attractif ; une meilleure prise en charge ; administration des soins de qualité ; le renforcement de la collaboration avec les communautés.

Selon les témoignagesn respectifs du chef de Centre de santé intégré Saint-Joseph, Célestin Pembellot, le chef du district sanitaire de Tié-Tié, le Dr Albert Touadi et le directeur départemental de la santé de Pointe-Noire, Jean Michel Ndzondault et bien d’autres, depuis son lancement en février 2015, les structures de Pointe-Noire sont à l’œuvre.

Cette approche commence à apporter des changements dans la prestation des services par le personnel de santé ; l’acquisition du matériel et la réhabilitation de certains équipements ; l’amélioration de l’environnement de l’aire de santé en terme de propreté ainsi que chez les patients dans les formations sanitaires. 

Daïna Nkouka, une patiente âgée de 25 ans, mère d’un enfant en consultation préscolaire au Centre de santé intégré Saint-Joseph explique qu’elle a découvert le CSI par l’intermédiaire de sa sœur. Elle est à sa première maternité bien qu’ayant accouchée dans un autre centre.

Appréciant la disponibilité et la qualité des agents ; la propreté et la transparence des tarifs dans ce CSI, elle a indiqué. « Je suis mon enfant ici parce que je constate que les soins sont donnés avec beaucoup d’application. Les sages-femmes expliquent comment prendre soins au bébé et je bénéficie des conseils sur la vaccination des enfants et leur alimentation. Autre aspect qui m’a marqué dans ce centre c'est la transparence dans les prix de consultation qui sont affichés dans la salle d’urgence ».

Le chef de centre de santé intégré de Saint-Joseph, Célestin Pembellot, explique par ailleurs que le financement basé sur la performance à apporter un plus au centre. Actuellement le centre connait un changement au niveau de la tarification. C'est le cas de certains examens qui ont connu un rabais. La glycémie qui coûtait avant 2000 francs CFA a été réduite à 1000 francs. La consultation curative prénatale maternelle, coûtait 15.000 francs, elle a été réduite à 12.500 francs.« Aujourd’hui avec le FBP, nous sentons une motivation du personnel car avant l’on lisait une négligence. Maintenant ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour pouvoir gagner », a-t-il.

En ce qui concerne le matériel de service, le FBP a permis de bénéficier des tables banc; d’un stériliseur de pince ; un pèse bébé, des balances dames qui servent à suivre la femme enceinte ayant négligé les consultations prénatales afin d’avoir une idée sur l’évolution de sa grossesse.

Des lits d’accouchement dont le bloc est doté de trois lits séparés de toiles et une pharmacie bien équipée. Grâce au FBP, le centre construit un mur de séparation entre les logements du personnel et l'administration. En terme de capacité d’accueil poursuit-il, le taux de fréquentation du centre est en augmentation.

Le directeur départemental de la santé de Pointe-Noire, Jean Pierre Michel Ndzondault, témoigne que le bénéfice de ce financement est la motivation du personnel dans les lieux de service. « Ce financement est une approche qui est la bienvenue car le demandeur des services, l’agent de santé et même le patient sont tous satisfaits. Il contribue tant soit peu à l’amélioration des conditions de vie de toute la communauté », a-t-il conclu.