Financement de l’économie : des besoins estimés à plus de 100 millions $ par mois

Lundi 23 Janvier 2017 - 16:15

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Dans la perspective d’une amélioration du cours mondial du cuivre en 2017, la RDC devrait enregistrer une légère remontée de sa croissance en panne depuis le ralentissement de la demande chinoise. Or, soutiennent les analystes, l’option de la diversification économique se présente comme la seule alternative crédible capable de renforcer la résilience de l’économie de la RDC face aux chocs exogènes. Selon la Fédération des entreprises du Congo (FEC), il faut apporter mensuellement au marché plus de 100 millions de dollars américains au minimum.

Le secteur privé a invité la Banque centrale du Congo (BCC) à revoir ses interventions financières de manière à répondre plus efficacement au besoin du marché. Une démarche qui ne va pas sans poser des questions de fond. D’abord, l’autorité monétaire intervient sur le marché dans le cadre de sa politique de change. Il est arrivé par le passé que la BCC mette en vente un montant approchant les 50 millions de dollars américains directement aux opérateurs économiques, notamment ceux qui évoluent dans la fourniture des biens de première nécessité. Mais généralement, l’intervention se limite à l’achat et vente des devises. Il s’agit d’une opération guidée par l’évolution du marché au travers des besoins exprimés par les banques commerciales qui travaillent avec des clients précis.

Pour faire face aux défis futurs liés à la diversification de l’économie nationale, il faut bien plus qu’une simple politique monétaire. Il est important de mettre en œuvre des politiques sectorielles capables d’accroître l’offre intérieure, précisent-ils. Une option est en train d’être développée avec le marché financier domestique. Ce marché comprend les banques commerciales qui accordent des finances généralement à court et moyen termes, et les marchés des titres et obligations qui canalisent les ressources des investisseurs locaux et institutionnels pour des financements sur le long terme. Il serait ainsi possible de financer les entrepreneurs locaux en monnaie locale pour les protéger contre d’éventuels risques de change.

Néanmoins, la Constitution d’un marché financier domestique ne peut demeurer une fin en soi. En parallèle, le pays doit relancer les institutions financières spécialisées dont le Fonds de promotion industrielle et la Société financière de développement. Il s’agit de précieux outils pour engager l’économie locale dans la voie du développement. Par ailleurs, l’on espère un aboutissement rapide des travaux démarrés en 2015 pour doter le pays d’un Fonds de garantie des crédits au secteur agricole.

Au regard des énormes enjeux de développement, le vrai défi pour le pays sera certainement d’élaborer un véritable plan de développement pour plusieurs années d’endettement public pour financer les gros projets dont le pays a tant besoin pour son développement. Pour s’en convaincre, un secteur comme les infrastructures exigent des financements dépassant les milliards de dollars américains. Cet argent ne peut provenir des banques mais plutôt d’un marché financier viable.

Laurent Essolomwa

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