Financement du processus électoral : Tshibala appelé à s’expliquer devant les députés

Mardi 8 Mai 2018 - 19:21

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’initiateur de la question orale avec débat, le député Germain Kambinga, voudrait obtenir les assurances du chef du gouvernement sur la tenue effective des élections, le 23 décembre 2018.

Les scrutins prévus au mois de décembre auront-ils effectivement lieu ? Cette question taraude bien des esprits par ces temps qui courent où les assurances du début semblent céder au doute. À la veille de la convocation du corps électoral, le ciel est toujours brumeux. Le processus électoral semble évoluer en dents de scie, nonobstant quelques avancées déjà glanées avec, à la clé, la promulgation imminente de la loi portant répartition des sièges et l’audit du fichier électoral. Mais il y a encore des appréhensions qui méritent d’être élaguées par des assurances qui ne peuvent venir que du chef du gouvernement. Car, l’échéance du 23 décembre pour la tenue des élections serait actuellement mise à mal du fait des incertitudes qui continuent d’émailler un processus électoral pas toujours clair.  

C’est pour cette raison que le député national et président du Centre, Germain Kambinga, a tenu à faire usage de ses prérogatives constitutionnelles pour interroger et obtenir du Premier ministre, Bruno Tshibala, des assurances sur la tenue effective des élections à la date prévue. Le député vient d’initier une question orale avec débat au chef du gouvernement, déjà déposée au bureau de l‘Assemblée nationale. Bruno Tshibala est interrogé sur divers points relatifs aux élections, notamment leur financement, à la lumière des dernières révélations faisant état des retards des décaissements du budget des opérations électorales par rapport au plan d’engagement budgétaire de la Céni comptant pour le premier trimestre de l’année en cours.

Germain Kambinga attend du Premier ministre des explications claires, précisément sur le processus électoral et sur des précautions à prendre en cas d’une tentative de déstabilisation du pays. « Nous voulons d’abord comprendre, à six mois des élections, comment le gouvernement va faire pour les financer car, il y a déjà du retard. Aussi voulons-nous des explications sur le niveau d’implication du gouvernement dans le manque de consensus sur l’utilisation de la machine à voter. Également la question de l’enrôlement de la diaspora, parce que nous n’accepterons pas que les Congolais de l’étranger ne soient pas enrôlés. Il y a donc ces autres questions politiques, la décrispation et la sécurité du pays. Il y a des gens dans l’opposition qui se radicalisent et nous voulons savoir quelles sont les précautions au niveau du gouvernement pour empêcher cela », a déclaré le porte-parole du député Germain Kambinga, cité par "actualités.cd".

En attendant que le bureau de la chambre basse du parlement inscrive cette question orale avec débat dans l’ordre du jour de la session en cours, une certaine opinion y voit déjà l’amorce du processus d’éviction de Bruno Tshibala qui ne serait plus en odeur de sainteté avec la majorité présidentielle (MP). Après s’en être servi pour diviser l’opposition radicale qu’incarnait alors le Rassemblement, la MP chercherait, d’après maints analystes, à s’en débarrasser proprement étant entendu qu’il ne pèse plus au vu des enjeux politiques actuels tels qu’ils se dessinent. Car, en cas de non-satisfaction à ses préoccupations, Germain Kambinga pourrait transformer sa question orale en une motion de défiance.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le Premier ministre Bruno Tshibala

Notification: 

Non