Finances : la Biac, désormais une banque du passé

Mercredi 9 Novembre 2016 - 15:01

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Dans un avis au public datant du 8 novembre 2016, les actionnaires ont décidé finalement de la dissolution de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac), tirant ainsi toute la conséquence de l’échec de l’exécution d’un plan de redressement pour la sauver du naufrage. Depuis le 30 mai 2016, la quatrième banque de la RDC a été placée sous l’administration d’un comité de gestion provisoire nommé par la Banque centrale du Congo (BCC). Mais plus de cinq mois après, ont constaté les actionnaires lors de l’assemblée générale extraordinaire du 4 novembre, les actifs de la banque n’ont pas trouvé de repreneur.

Le dernier espoir de redressement de la Biac vient de s’envoler avec l’annonce désormais officielle de sa dissolution par les actionnaires. Il s’agit d’une « dissolution volontaire », ont-ils rassuré, pour éviter de reproduire les expériences passées de liquidation forcée des banques en RDC. Il n’y aura donc plus une nouvelle psychose autour de la question de la survie ou pas d’une banque qui se porte très mal. Tout s’est joué lors de la dernière assemblée générale extraordinaire convoquée et présidée par un mandataire ad hoc désigné par le président du Tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe. Bien entendu, à l’ordre du jour, la situation de surendettement auprès de la BCC. Il a été constaté avec inquiétude la vente « de manière active » des actifs pour ne rembourser finalement que les grands comptes de la banque et son fonctionnement. Entre-temps, l’écart s’est creusé de manière alarmante entre les actifs et le passif du patrimoine de la Biac. « Se rendant compte que la viabilité de la Biac était largement compromise face aux dépenses d’exploitation qui grèvent les actifs existants, et ceci malgré le plan de redressement proposé dont l’aboutissement se trouve hypothéqué, les actionnaires ont décidé, à leurs grands regrets, de dissoudre la banque ».

Pour les participants à cette réunion du 4 novembre, la menace était trop grande de compromettre aussi bien les droits des déposants, du personnel, des fournisseurs que des actionnaires. Si le plan de redressement se poursuivait normalement, sans en évaluer suffisamment le risque à terme, il faut s’attendre à une liquidation forcée qui ne pourrait pas garantir les intérêts de tous les acteurs intéressés. Les actionnaires ont mis fin au suspense en décidant de dissoudre volontairement la Biac et de désigner à cet effet un liquidateur chargé de désintéresser les créanciers sous la supervision de la BCC.

Des courriers sans réponses

Le spectre d’une dissolution a commencé à se dessiner lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 11 octobre dernier. Les participants à cette réunion, dont trois directeurs de la Banque centrale et tous les membres du comité d’administration provisoire sans oublier quelques cadres de la Biac aux côtés des actionnaires, ont relevé de nombreux obstacles qui empêchent l’actionnaire principal, en l’occurrence le Groupe Elwyn Blattner, de chercher un repreneur. À l’issue des travaux, il a été décidé à l’unanimité de lever ces obstacles pour permettre à l’actionnaire d’avancer dans sa mission. Mais sur le terrain rien n’a changé. Au contraire, les différentes correspondances de rappel n’ont abouti à des suites favorables. Même la transmission du procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire aux autorités compétentes n’a pas servi à quelque chose. Aujourd’hui, il revient au liquidateur nommé de remettre dans leurs droits ceux qui ont fait confiance à la Biac, a conclu l’avis au public.

Laurent Essolomwa

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