Finances : le projet de budget 2020 chiffré à sept milliards de dollars

Lundi 30 Septembre 2019 - 12:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 106%

Version imprimable

Le gouvernement a approuvé, le 27 septembre, au cours d’une réunion du Conseil des ministres tenue sous la direction du Premier ministre, Sylvestre Ilunkamba, le projet de loi des finances pour le prochain exercice arrêté, en recettes et en dépenses, à hauteur de 11 853,4 milliards francs congolais.

 

 

 Sur la base des indicateurs macroéconomiques retenus, l’objectif du gouvernement pour des recettes de l’équivalent de 7,0 milliards de dollars américains pour l’exercice 2020 a été retenu, à en croire le compte rendu fait par le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Jolino Makelele.

Ainsi donc, le projet du budget 2020 est arrêté en équilibre, en recettes et en dépenses, à hauteur de 11 853,4 milliards de francs congolais (FC). Comparé au budget de l’exercice en cours chiffré à 10 352,3 milliards de FC, il se dégage un taux d’accroissement de 14,5%, indique le compte-rendu. Le document précise qu’après discussion entre les experts du gouvernement et ceux du Fonds monétaire international (FMI), le taux de croissance a été arrêté à 5,4% avec possibilité d’amélioration en prenant en compte des éléments supplémentaires dans l’évolution de la situation d’exploitation minière.

Un budget jugé irréaliste

Nonobstant les assurances de l'exécutif national qui déclare envisager des mesures idoines dans toutes les administrations financières pour la mobilisation accrue des recettes, bien des langues se sont déliées dans la classe politique pour stigmatiser la faiblesse de ce budget qualifié d’irréaliste. L’opposition est vite montée au créneau pour le récuser. D’après le député Jacques Djoli, ce projet de loi des finances s’inscrit dans la continuité des budgets antérieurs au regard de son faible taux.

En outre, a expliqué ce cadre de l’opposition, ce budget va à l’encontre des intentions de lutte contre la corruption et le coulage des recettes publiques exprimées par le Premier ministre dans son discours-programme. « Lorsque le gouvernement, le président de la République disent que 90% des recettes de l'État vont dans le coulage, nous croyions qu'il y aurait des réformes entre-temps pour changer les choses, mais là, nous ne voyons aucun signal fort des réformes, c'est tout simplement le budget qui a confirmé la continuité de non rupture et de non effort », a dit Jacques Djoli, du Mouvement de libération du Congo.

L’autre souci tient à la prise en compte de la gratuité de l’enseignement de base, eu égard à l’incohérence constatée entre cette mesure et les moyens que se donne le gouvernement pour la matérialiser. « Si on a déjà la gratuité de l'enseignement à 2,5 milliards, on se demande quelle est la cohérence de ce budget. C'est un budget de la continuité », a-t-il soutenu.

Très critique, le député Garry Sakata du Parti lumumbiste unifié et alliés trouve, pour sa part, ce budget sans ambition et incapable de répondre aux enjeux du pays. A l’en croire, le projet de loi des finances présenté par l’exécutif national « contrarie à la limite le chapelet de bonnes intentions du gouvernement résultant de son discours-programme ». Pour lui, ce budget est contradictoire aux attentes de la population. « Je continue de me demander si avec un budget de sept milliards de dollars américains, on peut moderniser les infrastructures et aménager les territoires, construire les routes pour interconnecter les provinces et les territoires, le port en eau profonde à Banana, réhabiliter et construire les voies ferrées, moderniser les aéroports et aérodromes », s'est-il interrogé.

Alain Diasso

Notification: 

Non