Fistule obstétricale : de nouvelles stratégies de lutte annoncées par les sages-femmes

Mercredi 25 Juin 2014 - 18:22

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L’Association des sages-femmes du Congo a annoncé, le 25 juin à Brazzaville, avoir lancé de nouvelles stratégies de repérages des femmes fistuleuses et de lutte contre la fistule obstétricale afin de sauver la santé de la mère et celle de l’enfant

« Il s’agit d’aller dans les localités reculées et dans celles qui sont éloignées des centres de santés intégrés, c’est-à-dire dans les villages dont l’accès est difficile, afin de faire un travail d’identification des femmes atteintes de la fistule », a indiqué Gabrielle Okouya, membre de l’Association des sages-femmes du Congo.

L’initiative de l’association fait suite au refus d’un nombre important de femmes souffrant de fistule de se présenter dans les centres de santé et dans les hôpitaux pour leur prise en charge où pour une opération chirurgicale.

« La fistule est une affection répugnante. Très souvent, les femmes qui sont atteintes ont honte et préfèrent aller chez les marabouts, chez les féticheurs alors que la guérison n’est possible qu’à l’hôpital. C’est la raison pour laquelle nous avons élaboré cette nouvelle stratégie », a-t-elle expliqué.

Souvent, les sages-femmes et les cliniques médicales privées sont montrées du doigt par les communautés pour ne pas assurer un suivi rigoureux de la femme enceinte prête à accoucher. Ce manque de suivi occasionne parfois des fistules.

« La responsabilité de la sage-femme est claire et toutes les sages-femmes ne sont pas à mesure de faire ce qui est en leur pouvoir pour sauver les femmes enceintes pendant l’accouchement. Dans les cabinets médicaux privés, où il y a souvent des aides accoucheuses, il y a parfois des complications, en raison du retard à nous envoyer les femmes proches de l’accouchement, ce qui occasionne des cas de fistule », a ajouté Gabrielle Okouya.

Face à la pléthore de cabinets médicaux privés, où parfois le matériel manque et le personnel est peu qualifié, l’Association des sages-femmes du Congo, par l’entremise de Gabrielle Okouya, recommande au gouvernement d’assainir le secteur. Elle a également plaidé pour une aide matérielle auprès du gouvernement.

« Nous souhaitons que les autorités nous aident. Parfois il manque du matériel dans les salles d’accouchement, et nous sommes obligées de nous débrouiller avec les moyens du bord », a-t-elle conclu.

L’Association des sages-femmes du Congo assure la sensibilisation dans les villages en faveur des communautés et des acteurs influents (chefs de villages, imams, marabouts, accoucheuses traditionnelles). Elle conseille aux femmes de se faire suivre médicalement pendant leur grossesse, de pratiquer exclusivement l’allaitement maternel, d’espacer les naissances, et les sensibilise à la problématique des fistules obstétricales.

Rappelons que la fistule obstétricale est une lésion généralement causée par un travail prolongé et difficile. La pression prolongée qu’exerce la tête du bébé contre le bassin de la mère interrompt l’afflux du sang dans les tissus qui entourent la vessie, le rectum et le vagin, entraînant la nécrose du tissu. Un trou peut se former entre le vagin et la vessie, ou entre le vagin et le rectum, ce qui provoque une incontinence urinaire ou fécale. Mais on peut éviter ce traumatisme par la césarienne.

Fortuné Ibara