Flambée des prix sur le marché : la ministre Bandubola prend des mesures de redressement

Mercredi 5 Février 2020 - 14:30

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Depuis peu, on observe la hausse  des prix sur le marché à Kinshasa et dans d’autres grandes villes de la République démocratique du Congo. Et les critiques acerbes sont d’emblée émises à l’encontre du ministre de l’Economie, Acacia Bandubola, qui apparaît pas plus qu’une sorte de bouc émissaire.

Depuis sa nomination au sein du gouvernement Ilunga Ilunkamba, Acacia Bandubola fait l’objet des attaques ciblées, surtout sur les réseaux sociaux, des pourfendeurs, aussi bien au pays qu’à l’étranger. Pour eux, elle ne serait pas la femme de la situation. Et ces détracteurs se retrouveraient au sein même de son parti politique, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Et pourtant, Acacia Bandubola a même été félicitée par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba pour la maîtrise des prix sur le marché pendant la période des fêtes de fin d’année et Nouvel An caractérisée souvent par diverses spéculations. Avec toute son équipe, la ministre de l’Economie est à pied d’œuvre, préoccupée par cette situation de surchauffe sur le marché.

La question du prix, indique-t-on, fait intervenir d’autres ministères et services publics impliqués. Et il y a la loi organique n°18/02 du 9 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence. On note que le ministère de l’Economie ne fixe que les prix de l’eau, de l’électricité, du transport en commun et du carburant. Les prix des autres produits de vente sont fixés selon la réalité du marché et de la concurrence, mais dans les proportions de la loi, c’est-à-dire le prix de vente ne devant pas excéder 20 % du prix d’achat, en plus du transport, de la douane et d’autres frais sur les produits importés. Selon le ministère de l’Economie, l’actuelle flambée des prix découle d’un certain nombre de facteurs ayant affecté les principaux produits de consommation courante, notamment le taux de change, les conditions climatiques, les sanctions contre les opérateurs économiques et la détérioration des infrastructures routières. Tenez, les importateurs ont amené leurs produits au taux de change de 1650 franc congolais/dollar. Mais aujourd’hui le taux de change est de 1720 franc congolais/dollar. Aussi a-t-on constaté des anticipations et des spéculations sur les prix de vente.

Et les conditions climatiques, rapporte-t-on, ont affecté la production du sucre par l’industrie locale, la Sucrière de Kwilu Ngongo dans le Kongo central. La surabondance des pluies a fait chuter la récolte de la canne à sucre passée de 7750 tonnes à 4700 tonnes par mois. Le sucre fait partie des produits restrictifs (protégés contre les importations) pour la promotion de l’industrie locale. Et cette rareté a conduit à la spéculation du prix. A propos des produits surgelés, a expliqué le ministère de l’Economie, les sanctions américaines et celles du gouvernement contre la société importatrice Mino Congo a affecté sa production. Mino Congo desserve 40 % du marché dans l’ouest du pays. On a donc observé un déséquilibre sur le marché, suivi de la surenchère. La détérioration des routes servant des voies d’évacuation des produits agricoles comme le maïs, le haricot, l’arachide, etc. vers les grands centres de consommation a durement affecté les prix de ces produits à la vente.

L’équipe interministérielle conduite par la ministre Acacia Bandubola a pris le temps d’observer toute cette situation afin d'avoir des réponses appropriées. Aussi a-t-on décidé de l’urgence de la réfection des voies d’évacuation des produits de premières nécessités, de la levée de la mesure d’interdiction d’importation du sucre (et le stock a été reconstitué jusqu’à 20 mille tonnes). La Banque centrale et le ministère du Commerce extérieur devront prendre des dispositions pour préserver le marché des contrecoups de la spéculation sur le taux du change. Acacia Bandubola a pris l’option de redynamiser le comité de suivi des prix sur le marché, un service longtemps resté en léthargie, mais aujourd’hui renforcé par l’implication des délégués du ministère de l’Economie, de la Présidence de la République, de la Primature, du Commerce extérieur, de la Fédération des entreprises du Congo  et du mouvement consumériste congolais.

Déterminée malgré les attaques, la ministre de l’Economie a instruit la commission de contrôle de la structure des prix de siéger chaque mois, et les équipes de terrain de travailler d’arrache-pied. Les décisions de la ministre Acacia Bandubola n’ont pas été aisées à prendre, faisant face à une forte adversité dans sa quête du contrôle des prix.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

La ministre de l'Economie, Acacia Bandubola

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