FMI : « investissez dans les infrastructures ! »

Jeudi 2 Octobre 2014 - 17:39

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le choix porté sur cet important levier de développement marque un tournant assez spectaculaire dans l’approche généralement soutenue par le Fonds monétaire international (FMI) sur les questions liées à la relance de la croissance économique mondiale. 

Traditionnellement contre toute hausse des dépenses publiques, le FMI a invité paradoxalement les États à donner un coup d’accélérateur sur les infrastructures. Il a soutenu cette approche dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale. « Des investissements publics dans l’infrastructure plus importants et de meilleure qualité sont essentiels pour stimuler l’activité et créer des emplois ». Il s’agit d’un cas exceptionnel où l’institution financière internationale s’écarte de son dogme de l’orthodoxie budgétaire, ont noté les analystes de l’agence Ecofin. Cette invitation vise clairement à encourager l’augmentation des dépenses publiques dans les projets d’infrastructures, et les secteurs ciblés sont, entre autres,  les transports et l’énergie.

Cette approche s’adapte le mieux au défi de relance de la croissance mondiale. Pour le FMI, c’est d’ailleurs une occasion propice pour investir lourdement. En effet, l’urgence se fait ressentir pour les économies avancées, a-t-il ajouté, car l’investissement en infrastructures procurera un coup de pouce à la demande. Il n’y a pas d’autres leviers politiques disponibles pour soutenir la croissance, a-t-il averti. Cette solution à la keynésienne peut très bien s'appliquer dans la zone Euro, à cause de sa croissance déprimée et de son taux de chômage élevé.

Plus globalement, « une telle politique serait plus efficace dans les régions où la croissance évolue actuellement en-dessous de son potentiel de long terme », a-t-il renchéri. Sur ce point, les pays en développement d'Afrique qui connaissent une croissance positive depuis plusieurs années sont loin de ne pas être concernés, au regard de leur déficit infrastructurel. Cela constitue un véritable frein à la croissance potentielle des économies émergentes et en développement. Ces déficits se manifestent par les pannes fréquentes d’électricité, l’approvisionnement insuffisant en eau ou encore l’état de délabrement des routes avec ses conséquences sur la qualité de vie des populations et le fonctionnement des entreprises. Le moment semble ainsi propice aux pays en développement qui ont besoin d’infrastructures. La rentabilisation de ces investissements devrait se faire sur le long terme. «Si l’investissement est correctement géré, son effet stimulant sur la production compense les emprunts contractés». Selon le FMI, les grands projets ont plus de chance de produire des emplois, de stimuler la demande et de soutenir la croissance à long terme. Et les revenus pourraient être tirés via les péages ou les rentrées fiscales.       

Laurent Essolomwa