Opinion

  • Chronique

Fonds vert : l’Afrique mal servie

Vendredi 16 Février 2018 - 18:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Lancé en 2011, le « Fonds vert » pour le climat est un mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Ce fonds a pour objectifs de limiter ou de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement et d’aider les communautés vulnérables à s’adapter aux impacts déjà ressentis des changements climatiques. En prélude à la 19e réunion du conseil d’administration de ce fonds qui va se tenir en Corée du Sud, du 27 février au 2 mars, jetons un regard rétrospectif sur les avancées que cet organisme a permis d’obtenir dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique depuis son lancement.

C’est en décembre 2009, que les États réunis à Copenhague (Danemark), pour la COP 15, décident de créer un fonds climatique vert destiné à soutenir différents projets, notamment avec pour objectifs de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, de lutter contre la déforestation et de prendre des mesures d’adaptation aux conséquences du réchauffement climatique. Les bénéficiaires de l’aide seront en priorité les pays en développement. Pour répondre à la forte demande de financements, les pays développés adhèrent à l’objectif de mobiliser ensemble cent milliards de dollars par an entre la signature de l’accord et 2020. Ils ont, en outre, arrêté la somme de trente milliards de dollars pour la période 2012-2020 comme budget de lancement pour le fonds.

Le projet est concrétisé lors de la Conférence de Cancún (Mexique) de 2010 sur le climat (16e conférence des parties signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ; COP16). À la quasi-unanimité, les cent quatre-vingt-quatorze États adoptent un texte mettant en place une série de mécanismes financiers destinés à lutter contre le réchauffement climatique et promouvoir l’adaptation à ses effets. Le fonds est officiellement créé sous le nom de « Fonds vert pour le climat » et donc officiellement lancé en 2011 lors de la Conférence de Durban, en Afrique du Sud (COP17). Depuis son lancement, le Fonds vert a levé l’équivalent de 10,2 milliards de dollars de capitaux, promis par quarante-deux gouvernements pour financer des projets d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement.

À ce jour, ce Fonds a financé peu de projets provenant de pays africains. Le Maroc étant le premier pays sur le continent à bénéficier d’un financement conséquent de ce Fonds vert. Il a reçu, à cet effet, un appui financier de cent millions de dollars devant lui servir à renforcer sa lutte contre les changements climatiques dans le pays. En considérant l’Afrique comme une région focale pour le Fonds vert climat, le renforcement de l’engagement des acteurs de la société civile et des organisations du continent dans les processus et projets de ce fonds au niveau national est donc un objectif important à atteindre pour les autorités nationales.

Au Congo, le ministère de l’Économie forestière, conscient de l’importance de ce fonds, a récemment lancé à Brazzaville, en collaboration avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique, les études de faisabilité dans les domaines économique, social, environnemental et écologique. L’objectif étant de disposer d’un projet convaincant qui pourra bénéficier de l’appui financier du Fonds vert climat. Ce projet aura pour objectif principal d’impulser le processus de transition du pays vers un développement à faible émission de carbone et résilient aux changements climatiques, en misant sur une stratégie ambitieuse d’atténuation dans le secteur de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie.

Les responsables du Fonds vert l’admettent, l’Afrique n’a pas été bien servie jusqu’ici par les finances climatiques. Lors de la 19e réunion de son conseil d’administration, un accent particulier sera donc mis sur les projets des pays africains, car en réalité, la raison d’exister de ce fonds est bien de servir les pays vulnérables qui subissent les effets des changements climatiques.

 

 

 

Boris Kharl Ebaka

Edition: 

Édition du Samedi (SA)

Notification: 

Non

Chronique : les derniers articles