France : Jean -Marie Bockel nommé envoyé spécial d’Emmanuel Macron en Afrique

Mardi 6 Février 2024 - 13:56

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L'éventualité qui avait filtré en début de semaine dernière vient d’être confirmée, depuis le 2 février, de manière officielle par une lettre de mission du président de la République qui  confirme l’ancien ministre de la Coopération de Nicolas Sarkozy en 2007 au poste d'envoyé en Afrique.

La nomination de Jean-Marie Bockel s’inscrit dans le cadre d’un ambitieux projet de refonte des relations entre la France et ses partenaires africains, visant à développer des collaborations équilibrées et mutuellement bénéfiques.  Il sera chargé d'expliquer aux pays africains dans lesquels se trouvent des bases françaises (à l'exception de Djibouti) la nouvelle stratégie militaire mise en place par Paris. La première mission de Jean-Marie Bockel est de préparer les conditions pour le retrait  des forces françaises de l’Afrique ( Côte d’Ivoire, Sénégal, Gabon et Tchad). Il s’agirait  d’une « nouvelle stratégie militaire mise en place par Paris » pour l’Afrique. Mais il s’agit tout d’abord d’un retrait de l’armée française du Sahel et de la côte Atlantique. Cette nomination a mis en cause l’efficacité de la diplomatie française. Emmanuelle Blatmann, était, il y a quelques mois, nommée l’administratrice de l'État chargée de la direction Afrique-Océan Indien du Quai d’Orsay. Franck Paris, le « Monsieur Afrique » d’Emmanuel Macron, a quitté en juillet 2023 son poste.

Le choix de Jean-Marie Bockel est fortement symbolique de la part de l'Élysée : en 2008, sa déclaration sur la fin de la « Françafrique » lui avait coûté son poste de ministre de la Coopération sous l’ancien président Nicolas Sarkozy. Le 25 novembre 2019, son fils, le lieutenant Pierre-Emmanuel Bockel, se tuait au Mali lors d'un crash d'hélicoptère dans le cadre de l'opération Barkhane. Emmanuel Macron avait décidé une réduction drastique des effectifs militaires au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, lors d’un Conseil de défense, qui s’était tenu mi-décembre 2023. Seule la base de la France à Djibouti échappe à cette décision du chef de l’Etat français.

 Une nouvelle ère s’ouvre pour la France en Afrique

Emmanuel Macron aurait compris que la présence militaire heurtait les nouveaux dirigeants et la population africaine.  Jean-Marie Bockel et Jeanny Lorgeoux sont auteurs d’un rapport d’information du sénat sur «  La présence de la  France dans une Afrique convoitée ». Dans les conclusions de ce document qui date d’octobre 2013, Jean-Marie Bockel déclare : « L’Afrique est notre avenir ». Il établit un diagnostic  des mutations en cours en Afrique subsaharienne, au premier rang desquelles figure l’explosion démographique. 

Puis, il revient plus spécifiquement sur la relation entre la France et l’Afrique. Alors que les pays émergents – Chine, Inde, Brésil, Turquie, etc. – investissent massivement en Afrique, la France semble être dépourvue de stratégie à long terme sur ce continent de près de 2 milliards d’habitants, aujourd’hui convoité. A quelques jours du sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, Jean-Marie Bockel va présenter les dix priorités et soixante-dix mesures du rapport, qui visent à relancer les relations de la France avec les pays africains dans un partenariat d’égal à égal, fondé sur des intérêts communs. « Une partie de l’avenir de notre pays est clairement en Afrique et il convient dès à présent de relancer les relations de la France avec les pays africains à travers un partenariat rénové. Car une chose est sûre : l’Afrique ne nous attendra pas », conclut l’ancien ministre.

Noël Ndong

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