Gabon : le peuple attend que le pays trouve un second souffle économique avec le président élu

Lundi 29 Août 2016 - 13:15

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En attendant la proclamation des résultats de la présidentielle du 27 août, prévue pour mardi soir, il semble, en tenant bien entendu compte du programme de société du candidat du pouvoir et celui de l’opposition, du déroulement de la campagne électorale et du vote, que les Gabonais veulent d’une alternance démocratique. Reste à savoir s’il en sera ainsi puisque le président sortant a utilisé tout son savoir-faire pour que le peuple puisse le réélire.

Tout compte fait, ce que les Gabonais attendent du président élu, que ce soit Ali Bongo Ondimba ou Jean Ping, c’est qu’il puisse favoriser le développement du pays. Cela est d’autant important puisque le pays, comme ceux de la sous-région, est confronté à l’effondrement des prix du pétrole qui affecte la croissance, les recettes budgétaires et sa position extérieure.

Pour cette raison donc, le Gabon doit accélérer la mise en œuvre de son plan de diversification de l’économie (Plan stratégique Gabon émergent, ou PSGE), alors même que les ressources domestiques se raréfient et que les financements extérieurs deviennent plus coûteux.

C’est pour avoir compris cette réalité des faits que les autorités politiques ont, en 2016, jugé opportun d’imposer de nouveaux ajustements budgétaires dans un contexte politique néanmoins moins favorable du fait de la tenue de l’élection présidentielle. Des risques ont aussi persisté, liés surtout à la volatilité du prix du pétrole et à sa production, ainsi qu’aux tensions sociales avant l’élection présidentielle. Le président élu devra comprendre ces enjeux importants pour le pays et s’efforcer à faire en sorte que le Gabon trouve un second souffle économique.

L’accumulation d’une dette intérieure depuis 2009, constitue une source de difficultés croissantes pour les entreprises locales. Cette dette estimée par les autorités à 316,8 Mds FCFA au 31 décembre 2015 (474 millions d’euros), pourrait être beaucoup plus élevée, conjuguée aux difficultés de trésorerie importantes générées par les arriérés. A ceci se sont ajoutées, l'année dernière, les réductions drastiques de budget des compagnies pétrolières en raison de la chute du prix du baril.

Notons que le classement 2014 du World Economic Forum attribue au Gabon le 106ème rang mondial et le 12ème rang africain. Quant à Standard & Poor’s, il a abaissé en janvier dernier la note souveraine du pays de « B+ perspectives négatives » à « B ». Fitch Rating avait déjà abaissé en mai 2015 la note sur la dette souveraine du Gabon de 2B-à B+ avec une perspective stable. Coface a dégradé aussi la note du Gabon de B à C en début d’année 2016.

En ce qui concerne les résultats de la présidentielle dont la proclamation est prévue officiellement mardi 30 août vers 17h00 (16H00 GMT), l’on promet dit-on, à la Commission électorale que le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet, va surprendre la population pour les annoncer avant cette heure. Une démarche qui risque d’envenimer la situation puisque les deux camps ont déjà réclamé la victoire.

Dans l’attente de ces résultats, l’ambassade de France qui craint d’éventuelles violences à Libreville et dans d’autres villes, a d’ores et déjà recommandé aux Français établis au Gabon, « d’éviter de se déplacer, sauf nécessité avérée, et de se tenir informés de la situation ». « Le climat qui prévaut dans le pays donne l’impression qu’on est assis sur une poudrière et qu’un conflit peut se déclencher à n’importe quel moment, si le perdant n’accepte pas sa défaite », a estimé un électeur qui a requis l’anonymat.

Nestor N'Gampoula

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