Gécamines : la descente aux enfers se poursuit

La Gécamines, ce géant minier qui, autrefois, renflouait les caisses de l’Etat à des proportions considérables, n’est devenue que l’ombre d’elle-même. Chaque jour qui passe enfonce cette grande entreprise publique dans les méandres de l’oubli, la déliquescence et la destruction. Nonobstant un plan d’investissement de 717 millions de dollars sur quatre ans tendant à la remettre en selle, les raisons de ne pas croire à une revitalisation à brève échéance de cette entreprise sont nombreuses. Elle ne présente plus les atouts pouvant booster, à brève échéance, sa régénérescence dans l’espace économique national.

L’un des signaux incitant au pessimisme concerne essentiellement la mise à l’arrêt des filières non rentables ou reconnues dangereuses pour ses employés notamment à Kolwezi et à Likasi. En tout cas, pour la direction générale, l’heure est à l’austérité à travers la poursuite du plan social mis en œuvre. Celui-ci se révèle une pilule difficile à avaler pour les agents et cadres de cette entreprise qui verront ainsi plus de 2200 emplois être supprimés endéans trois mois. Outre ces cessations anticipées d’activités, il faudrait y ajouter des mises à la retraite en cascade. Dans les milieux de la Chambre des mines, on table déjà sur la perte du nombre d’emplois à 3.000, sans compter quelque dix mille autres chez les sous-traitants. 

Cette situation délétère est la conséquence de la baisse des cours des matières premières qui a entrainé de profonds réajustements dans le fonctionnement de l‘appareil d'Etat avec, à la clé, une révision à la baisse des prévisions budgétaires. Le rapport de la Chambre des mines de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) portant sur le premier trimestre 2016 trouve justifiée l’option prise par la direction de la Gécamines, la baisse des cours du cuivre et du cobalt en étant l’explication principale.