Genre : bientôt un plan d’action national de lutte contre les violences sexospécifiques au Congo

Mercredi 25 Novembre 2015 - 18:15

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La ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Catherine Embondza Lipiti, a annoncé le 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’élaboration d’un plan d’action national de lutte contre les violences sexospécifiques

Le gouvernement justifie sa démarche par le fait qu’une récente enquête menée à Brazzaville a révélé des proportions inquiétantes sur la typologie des violences, notamment les violences conjugales, les violences en milieu scolaire et les nouvelles formes de violences subies dans le pays.  En effet, sur les 600 femmes enquêtées à Brazzaville, 62% ont déclaré avoir subi des violences au cours de leur vie ; 83% de violences psychologiques ; 31% de violences sexuelles ; 26% de violences physiques et 4% de violences économiques.

« Ces études vont aboutir à l’élaboration d’un plan d’action national de lutte contre les violences sexospécifiques qui sera soumis dans les prochains jours à une validation nationale », a annoncé Catherine Embondza Lipiti dans le message du gouvernement.

Rappelant les différentes actions menées dans le pays dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, la ministre de la Promotion de la femme a reconnu que beaucoup restait encore à faire. La célébration de cette journée sur le thème international de la « prévention » constitue, selon elle,  une occasion, pour les gouvernements, les organisations internationales et nationales, d’éveiller les consciences au regard de l’ampleur et de la gravité du phénomène sur les réalités des rapports sociaux, culturels, économiques et interprofessionnels. Les violences faites aux femmes constituent, a-t-elle dit, un problème mondial, son  éradication requiert l’implication de tous. Donc, l’action préventive demeure la priorité.

« A ce titre, le gouvernement de la République du Congo s’engage au plan national, à travers le thème : La paix et l’autonomisation des femmes, facteurs de lutte contre les violences sexospécifiques, à mobiliser et fédérer toutes les énergies en vue de mener des actions de protection des victimes ; de poursuite des auteurs de violences et de prévention en mettant en place des campagnes de prévention à grande échelle contre les violences sexistes et sexuelles », a-t-elle laissé entendre.

Pour rappel, la campagne internationale sur les violences faites aux femmes s’est traduite au Congo par la finalisation de la campagne « Tolérance zéro maintenant ! » contre les violences sexuelles et les violences fondées sur le genre initiée en 2012 par la Conférence internationale des pays de la Région des Grands Lacs. Toujours dans le cadre de la lutte contre ce fléau, les autorités ont mis en places des structures chargées de la prise en charge clinique, psychologique et juridique des victimes des violences sexuelles notamment dans les centres hospitaliers de Makélékélé, Talangaï et les cliniques juridiques. De même, deux avant-projets de loi sur la lutte contre les violences sexospécifiques, la définition et la répression du harcèlement sexuel ont été élaborés. L’autre lueur d’espoir est  la révision en cours des huit codes en vigueur, parmi lesquels le code de la famille, le code pénal et le code administratif. Le pays a aussi soumis à l’évaluation ses rapports périodiques 2014-2015 sur la situation des violences à l’égard des femmes et des filles, par les Nations unies, l’Union africaine et la Conférence internationale des pays de la région des Grands Lacs.

Catherine Embondza Lipiti a enfin rendu hommage au président de la République, Denis Sassou N’Guesso, qui a fait, d’après elle, de la femme congolaise, une actrice principale pour la préservation de la paix, de la sécurité et du développement du pays. « La réforme institutionnelle que vient d’adopter le peuple congolais prend largement en compte les préoccupations des femmes et des filles parmi lesquelles la lutte contre les discriminations faites à leur égard ».   

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Catherine Embondza Lipiti ; crédit photo Adiac

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