Genre : l’ampleur des violences faites aux femmes pourrait se réduire

Jeudi 9 Mars 2017 - 16:58

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L’ancien représentant du Fnuap au Congo, devenu directeur des Programmes et des activités opérationnelles à EngenderHealth, joint au téléphone le jeudi 9 mars par rapport à la célébration de la journée des femmes, se dit disposé à amplifier la lutte sur la question du genre en s’attaquant aux crimes et violences faites aux femmes.

Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une femme sur trois dans le monde, soit 1,2 milliard de femmes, a été victime de violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. 30% de femmes ont été victimes de violences sexuelles ou physiques de la part de leurs partenaires au cours de leur vie, 38% des assassinats de femmes dans le monde sont commis par leurs partenaires. Aucun pays n’est exempt de ce fléau planétaire. Il s’agit d’une pandémie universelle intolérable et d’une des plus graves atteintes à l’intégrité physique et aux droits des femmes. « C’est toujours avec plaisir  que sont célébrées les avancées en matière de droits des femmes et d’équité de genre le 8 mars, journée internationale des femmes, déclare David LawsonCar, poursuit-il, cette journée reste aussi un moment d’émotion et de gravité: malheureusement, la violence à l’égard des femmes reste l’un des plus grands enjeux de notre époque en matière de violation des droits humains », a signifié l’orateur. 

Quant aux Nations unies, elles définissent les violences faites aux femmes comme tout acte de violence fondée sur le genre qui résulte en blessures, souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris les menaces ou les actes de coercition ou de privation arbitraire de liberté dans la vie publique ou privée.

Les conséquences de ces violences sont déconcertantes. Des milliers de femmes, de jeunes filles et de fillettes en décèdent chaque année. D’autres perdent une partie de leur corps et de leur identité, du fait de mutilations coutumières ou punitives et de viols. La violence s’exerce partout, au sein des familles, dans la rue, sur le lieu de travail, même si certaines nations multiplient des stratégies pour les protéger. Ces violences, admis l’orateur, sont largement le fait des hommes. « Ainsi, a déclaré avec force l’orateur, Il est donc indispensable de sensibiliser les hommes et les garçons et d’en faire des acteurs et des leaders du respect des droits des femmes. Car il serait important de revoir l’éducation des enfants à la maison, à l’école et dans la société pour le respect des jeunes filles et des femmes », dit Lawson.

Le faible recours à la justice par les victimes de violences constitue un frein important aux efforts de réduction du phénomène. Les rares plaintes enregistrées par les services de police et de gendarmerie ne reflètent que partiellement la réalité de la violence vécue par les femmes au quotidien. Une autre raison de ce silence est sociétale : ces violences se nourrissent des stéréotypes de la société, de la banalisation des propos sexistes, d’une certaine indifférence silencieuse et généralisée qui conduisent au déni ou à la sous-estimation des souffrances vécues. Malgré les différentes constitutions des pays qui traitent de cette question, des femmes ont toujours une certaine peur.

David Lawson note que s’il faut se réjouir des progrès réalisés dans le monde en matière législative contre les violences faites aux femmes, deux tiers des pays disposent de lois contre les violences conjugales et contre le harcèlement sexuel et près d’un tiers des gouvernements ont criminalisé le viol conjugal. Il est impératif de poursuivre et intensifier ces efforts. Il existe, en effet, une corrélation directe entre l’introduction de nouvelles dispositions législatives criminalisant toute forme de violence ciblant les femmes et l’augmentation du nombre des dénonciations des violences faites aux femmes qui permet de poursuivre les auteurs.

Enfin, l’orateur pense qu’il serait important de renforcer efficacement la prévention des violences faites aux femmes, outre les mesures déjà mises en œuvre, l’établissement d’observatoires nationaux et régionaux des violences faites aux femmes doit se poursuivre en  permettant une meilleure maîtrise du phénomène par les gouvernements. À l’horizon 2020, il est temps de mettre un terme à ce fléau inacceptable.

 

 

 

 

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Propos recueillis par Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo Adiac: David Lawson

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