Gestion des minerais : les modèles d'autres pays de l'Afrique devraient inspirer les autorités congolaises

Mercredi 25 Septembre 2019 - 12:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Très critique sur la prétendue malédiction des minerais congolais, l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, rappelle que d’autres pays miniers du continent ont réussi à émerger grâce à leurs richesses naturelles. Parfois, il n’a fallu qu’une seule richesse pour booster ces économies inspirées.  

La République démocratique du Congo (RDC) est présentée comme « un pays potentiellement riche » mais, ajoute Adolphe Muzito, « qui n’exploite pas ses richesses ». Du moins, le pays n’exploite pas ses richesses dans le sens de se développer comme d’autres de la région ont réussi à le faire. A ce stade, Adolphe Muzito va plus loin en relevant plusieurs paradoxes incroyables et chiffrés. Il cite, par exemple, la présence des ressources naturelles abondantes mais un produit intérieur brut (PIB) parmi les plus bas de la région. En chiffres, révèle-t-il, cela donne des richesses naturelles potentielles de l’ordre de six mille trois cents milliards de dollars américains et un PIB qui touche à peine les cinquante milliards de dollars.   

L’ancien Premier ministre veut lancer un débat sincère sur cette question. Pour lui, la principale raison à la base de ces paradoxes est à la fois « la faiblesse en matière des politiques publiques » et « l’absence de légitimité des institutions depuis 1960 ».

Pour se convaincre du faux débat autour d’une éventuelle malédiction des minerais congolais, il donne le cas de certains pays comme l’Angola et le Nigeria. Ces pays ne se sont pas développés avec plusieurs mais une seule richesse : le pétrole. « L’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola, qui n’ont que du pétrole et même dans ce cas, la RDC est mieux nantie qu’eux, produisent plus que nous », soutient-il. Les exemples, précise-t-il, peuvent s’élargir dans d’autres secteurs stratégiques. « Nous avons plus de forêts que le Gabon mais les Gabonais produisent plus ou moins deux milliards de dollars américains  alors que nous, c’est quarante-cinq millions de dollars », argumente Adolphe Muzito.

De ce qui précède, le vrai problème de la RDC n’est pas lié à toutes ces croyances autour des minerais. En organisant une journée porte-ouverte, son parti politique Le nouvel élan souhaite justement réfléchir sur cette épineuse question et identifier quelques pistes de sortie de crise.

« Nos discussions vont permettre de voir comment sortir le pays de cette situation. Nous cherchons à travailler pour le retour à la souveraineté du peuple, ainsi les richesses seront exploitées pour le bénéficie de toute la population », souligne-t-il.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non