Gouvernement – pétroliers : un calme apparent avant une nouvelle tempête

Jeudi 9 Mars 2017 - 17:22

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Le Premier ministre, Samy Badibanga, prévoit d’engager de nouveaux pourparlers avec les pétroliers au cours des semaines ou des mois à venir pour arriver à fixer des prix stables après la légère majoration intervenue en février à Kinshasa et dans les principales villes du pays. Refusant d’accorder une hausse de 16 % (proposition des pétroliers), le gouvernement a négocié pour 5 % mais avec certaines contreparties dont la possibilité pour les importateurs d’acheter des devises étrangères à des taux préférentiels, la révision des charges qui pesaient sur ces sociétés et la fixation d’un volume plus « réaliste ». Actuellement, le chef de l’exécutif est en pleine collecte de certaines données provenant des missions menées sur le terrain. 

Samy Badibanga a révélé des audits en cours pour produire des chiffres crédibles qui serviront lors des discussions. L’un des points d’achoppement concernait justement le volume d’importation qui ne représentait pas la réalité, a-t-il expliqué. Le gouvernement a rejeté le chiffre présenté par les importateurs. Et l’un des objectifs des audits est justement d’arriver à harmoniser les points de vue sur cette épineuse question. « Il est important de savoir ce qui se passe exactement au sujet du volume », a insisté Samy Badibanga. Ce dernier espère que les audits vont permettre « d’aller plus loin » pour détecter d’éventuelles fraudes. En effet, martèle-t-il, l’on trouve du carburant partout dans la rue et dans des lieux inappropriés.

Renforcer le contrôle

Récemment, le gouvernement a inauguré avec faste une aire de mesurage des cargaisons des produits pétroliers à la frontière de Kasumbalesa. L’idée est de renforcer le contrôle des importateurs des produits à partir de la frontière congolaise. Il s’agit d’une politique qui va se poursuivre sur l’étendue du territoire national. Rappelant aussi que cette première aire de mesurage a été installée quelques jours à peine après la majoration du prix du litre à la pompe. Il est indispensable d’évaluer l’ampleur des maux qui rongent le secteur pour y apporter des réponses adéquates.

Le gouvernement a reconnu l’impact négatif de la dépréciation de la monnaie nationale sur les importateurs des produits pétroliers. Les taux préférentiels ont permis de contourner cette difficulté. La révision à la baisse des charges constitue aussi une autre concession importante du gouvernement pour arriver à imposer la légère augmentation de 5%. C’était une nécessité pour éviter l’emballement des prix sur le marché. Le rendez-vous est fixé pour les prochains mois.

Relancer l’économie

 Samy Badibanga s’est penché aussi sur l’économie au sens large dans un contexte très difficile de baisse des cours mondiaux des matières premières. Le Premier ministre a réaffirmé la nécessité de miser sur la diversité de l’économie et d’augmenter les recettes publiques. « Nous pensons bien arriver à quelque chose », a-t-il dit. Il est revenu aussi sur une promesse d’avant la mise en place de son gouvernement, au sujet de la gratuité des accouchements et des soins des enfants de moins de 5 ans. « Nous sommes en train de travailler sur le budget que l’on va présenter très bientôt. Nous allons donner les chiffres pour montrer ce qu’on doit faire pour réaliser ce défi », a indiqué le Premier ministre. Il a réaffirmé être engagé dans ce processus qui prendra certainement du temps mais il est décidé à tenir ses engagements. 

Laurent Essolomwa

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