Grand écran : trois projections de Bonobos au musée Dapper

Mardi 29 Octobre 2013 - 18:00

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Programmé les 30 octobre, 20 novembre et 18 décembre à Paris, le documentaire sorti il y a juste deux ans est une réalisation de 90 minutes d’Alain Tixier construite autour de l’histoire de Béni, un chimpanzé bonobo né dans notre forêt équatoriale.

L’histoire émouvante de Béni est bien vraie. Ce bébé privé de l’affection de sa mère abattue était devenu un animal de foire dans un bar de Kinshasa. Grâce à Claudine André, l’adorable petit bonobo retourne à la vie sauvage. Bonobos mène les spectateurs à une double découverte : celle d’une espèce d’une intelligence rare, mais menacée et celle du combat admirable mené par Claudine André, son engagement à la protection de « l’espèce la plus proche de l’Homme sur Terre, miroir de notre propre humanité », à savoir que le bonobo partage 98% du patrimoine génétique de l’Homme. Du reste, il lui est reconnu la capacité de fabriquer des outils et de transmettre ses connaissances de génération en génération. Et encore, on le dit facétieux et à même de rigoler de ses propres farces. Il ne ressemble, affirme-t-on, à aucun autre singe.

Le fil de l’histoire qui se déroule au rythme du récit rendu par Sandrine Bonnaire, la voix off, met les projecteurs sur l’ouvrage passionné de la fondatrice de Lola ya Bonobo ou « le paradis des bonobos » en français. Le sanctuaire de 35 hectares situé à Mont-Ngafula au niveau desUn extrait du film Bonobos petites chutes de la Lukaya est à quelques kilomètres de la banlieue sud de Kinshasa. Ce refuge, Claudine André l’a créé en 1994 avec un petit bonobo baptisé Mikeno. Vraisemblablement amené à Kinshasa par des trafiquants, il était un des pensionnaires du zoo de Kinshasa où il travaillait comme volontaire. Les chances de survie de Mikeno étaient minimes. Claudine André s’était promise de le sauver et s’en occupait comme s’il était son enfant. Assez rapidement, elle recueillit d’autres bonobos orphelins, ainsi, petit à petit, il se forma une petite communauté sous sa protection qui, à ce jour, est évaluée à une population de plus de cinquante bonobos. Ceux-ci jouissent de la protection et des soins de trois « mamans de substitution » et d’une petite équipe de vétérinaires et de soigneurs. près de Kinshasa.

Les bonobos sont aujourd’hui une espèce menacée de disparition. Il faut dire que la dégradation de leur habitat naturel, la déforestation et la guerre civile qu’a connues la RDC en 1996 lui ont porté un sérieux préjudice. Et ce n’est pas tout. Les grands singes, à l’instar du bonobo justement, sont aussi victimes de braconnage de la part des populations locales. À ce jour, de justes estimations sont bien difficiles à établir sur la population des bonobos. Lola ya bonobo pense tout de même qu’elle se résumerait présentement à 10 000 individus, soit le dixième d’il y a trois décennies. En effet, en 1980, ils étaient estimés à 100 000 et, en 2006, ils n’étaient déjà plus que 15 000.

Notons que le sanctuaire de Claudine André est menacé de surpopulation. Aussi a-t-elle tout mis en œuvre pour réintroduire les bonobos en pleine forêt, quitte à réapprendre la vie en communauté et à affronter les dangers de la jungle. Faire en sorte qu’ils échappent aux braconniers. Un exercice qui s’est révélé fructueux depuis 2009 avec la réinsertion d’une bonne quinzaine de bonobos dans la forêt.Claudine André, la fondatrice de Lola ya bonobo

Pour sa part, Claudine André se dit « particulièrement fière d’organiser chaque année des visites pour des milliers d’élèves ». Elle est d’avis « qu’il n’y a que la pédagogie qui permettra de faire comprendre aux Congolais le trésor que représentent ces singes qui possèdent 98,6% d’ADN commun avec nous ! ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’affiche du film Bonobos Photo 2 : Un extrait du film Bonobos Photo 3 : Claudine André, la fondatrice de Lola ya bonobo