Grand Inga : des questions sur la participation sud-africaine

Jeudi 27 Août 2015 - 18:00

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Des craintes fusent sur la capacité du premier partenaire de la RDC dans ce projet à tenir ses engagements, étant donné des déboires que sa compagnie publique chargée de la fourniture de l’électricité connaît actuellement, dans son accord avec son fournisseur de charbon.

Alors que la RDC compte sur le partenariat avec l’Afrique du Sud, la construction et l’exploitation du projet Inga, notamment dans sa troisième phase, Inga III, des analystes conseillent également la prudence. Ces derniers fondent leur crainte sur le bras de fer entre Optimum, filiale de Glencore, qui fournit Eskom en charbon.

Se rappelant que la première société a décidé de suspendre l’accord de livraison conclu avec la compagnie nationale d’électricité sud-africaine, ces analystes se posent déjà des questions sur l’avenir de l’aventure que le pays de Lumumba veut mener ensemble avec celui de Nelson Mandela.

S’appuyant sur un article publié le 26 août sur le site de Jeune Afrique, ces analystes regrettent que le 20 août la mine de charbon d’Optimum, détenue par Glencore, ait annoncé la suspension de l’accord de livraison de charbon qui la lie à la compagnie publique Eskom, qui assure 95 % de la production électrique en Afrique du Sud. « Ils ne savent pas honorer les engagements pris avec leurs premiers partenaires, jusqu’à arriver à la résiliation du contrat pendant que la RDC prend l’Afrique du Sud comme partenaire privilégié dans le projet Inga, la crainte est qu’à un niveau, ce pays ne soit plus en mesure de continuer. C’est donc le moment de bien réfléchir et de choisir les partenaires qui ne vont pas faillir », ont-ils noté.

Qui a bu boira 

La valeur du projet Inga est connue. C’est un projet intégrateur qui peut desservir la RDC et plusieurs autres pays africains, comme l’ont toujours souligné tous ceux qui ont eu à parler sur ce projet. Mais le problème se pose au niveau de sa réalisation.

Tellement que sa réalisation demande énormément des moyens, la RDC devrait se rassurer sur les potentiels acheteurs afin de lui permettre de produire du courant qui sera réellement utilisé. Et l’Afrique du Sud a accepté d’accompagner la RDC dans ce projet et se portait comme premier acheteur.

On se rappellera que le président sud-africain, Jacob Zuma, et son homologue congolais, Joseph Kabila, avaient signé, en 2013, un protocole d’accord pour la livraison de la moitié de la production d’Inga III (2 400 sur les 4 800 mégawatts prévus). Depuis, plusieurs actes ont jalonné ce partenariat et la réalisation du projet. Parmi ces derniers, il y a la signature, le 25 août à Kinshasa par la vice-ministre de l’Énergie de la RDC et la représentante sud-africaine, Tembesula Majula, en présence des experts de deux pays, d’un acte par lequel les deux parties ont décidé de l’élaboration d’un chronogramme du projet, de la mise en place d’un mécanisme de mobilisation des financements ainsi que de l’instauration d’une structure intergouvernementale devant faire une évaluation mensuelle de ce projet. La RDC et la RSA ont également convenu de gérer conjointement le projet Inga III et de partager les expertises et les études, par l’implication des sociétés d’électricité de deux pays. La Société nationale d’électricité  pour la RDC et l’ESKOM pour la République sud-africaine.

Loin de penser être arrivé, il faut se dire que la société sud-africaine a montré ses limites dans son partenariat avec Optimum. Est-ce que le contrat avec la RDC sera respecté. C’est donc la principale question dont toutes les analystes tentent de trouver des réponses.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le barrage d'Inga

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