Grève à l’hôpital du cinquantenaire : le Prof. Willy Makiashi pour une solution concertée

Le 13 juillet dernier, le vice-Premier ministre, ministre de l’Emploi, travail et  prévoyance sociale a crée la sensation en débarquant dans la fournaise de l’hôpital du cinquantenaire où la tension était à son comble au troisième jour d’une grève sèche observée par le personnel congolais œuvrant dans cet établissement hospitalier. L’arrivée sur le lieu du Prof Willy Makiashi aura eu le mérite de calmer les esprits surchauffés et visiblement portés vers une logique de confrontation plutôt en lieu et place d’un dialogue constructif. Pour une première descente sur le site d’un membre du gouvernement de cet acabit, il y a lieu de se féliciter du fait que sa présence soit perçue comme un facteur de dissuasion pour les grévistes. Sur le coup,  ils ont renoué avec le serment d’Hippocrate en renonçant à leur grève.

Avec tact et minutie, le Prof Willy Makiashi s’est attelé, de prime à bord, à réunir les parties en présence, en l’occurrence, le directeur général de l‘hôpital Rhaman Padiyath et les représentants des manifestants. Pendant près de deux heures, il leur a parlé tout en démontrant le caractère inopportun de la grève dont les conséquences sont énormes sur le plan social. Il découle de cette réunion qu’un  compromis a pu être trouvé pour une solution concertée entre les deux parties. Le gouvernement, par l’entremise du vice-Premier ministre a, à cette occasion, réitéré sa confiance à l’actuelle direction de l’hôpital avant d’inviter les grévistes à l’accompagner dans sa tâche d’administration de cet établissement hospitalier.

Dans la foulée, il a été annoncé la constitution d’une commission mixte constituée des représentants des deux parties pour résoudre définitivement l’ensemble des revendications des grévistes. Cette commission de crise placée sous la supervision de l’inspection générale du travail est constituée des experts de la vice-Primature de l’emploi, travail et prévoyance sociale, des membres du Comité directeur de l’Hôpital du cinquantenaire et des représentants des travailleurs.

Les revendications des grévistes sont multiples et touchent divers aspects directement liés au fonctionnement de l’hôpital. Brossant à l’intention de leur hôte le tableau sombre de leur vécu quotidien au sein de l’hôpital, ils ont, entre autres, dénoncé la violation par l’actuel gestionnaire des instruments juridiques sur base desquels fonctionne l’hôpital, leur statut ambigu et équivoque réduit à la sous-traitance, les licenciements abusifs au mépris du Code de travail en vigueur, la disparité des salaires qui se négocient selon les affinités avec l’employeur, l’inexistence de contrat de travail et de convention collective, les mauvaises conditions de travail non conformes à la législation congolaise etc.

Pour sa part, le directeur général de l’hôpital Rhaman Padiyath a reconnu certaines failles et insuffisances dans la gestion de l’hôpital telles que reprises dans le cahier de charges des manifestants, notamment l’absence de contrats liant les parties, le manque des instruments appropriés de gestion etc. Il a promis au vice-Premier ministre, de consulter dans les meilleurs délais l’Inspection générale du travail et son personnel dans le but de recréer la confiance au sein de l’Hôpital du cinquantenaire.  Convaincus par la pertinence des propos du Prof. Willy Makiashi dont ils ont loué le sens d’écoute et la volonté de rétablir la paix sociale au sein de l’hôpital, les grévistes ont résolu, séance tenante, de reprendre leurs bistouris et leurs blouses blanches rangées au placard.

Tous les regards sont à présent tournés vers la commission mixte mise en place qui a la lourde charge d’aplanir les divergences et de donner satisfaction aux revendications sociales du personnel soignant.