Guinée : vive tension au sujet de l’annulation des législatives

Samedi 5 Octobre 2013 - 12:08

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Une semaine après la tenue des élections du 28 septembre, l’opposition, dénonçant des fraudes massives, en a exigé l’annulation le 4 octobre, après avoir annoncé son retrait du processus de dépouillement des votes

« C’est un scrutin qui a été émaillé de fraude généralisée sur tout le territoire national », a expliqué Boubacar Sylla, porte-parole de l’opposition. Il soutient que « dans les quatre régions naturelles du pays, il y a eu beaucoup d’omissions d’électeurs, il y a eu beaucoup de bureaux de vote ou on a falsifié les procès-verbaux de dépouillement ». Les leaders de l’opposition affirment détenir les preuves d’une « mascarade » électorale préparée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en complicité avec l’administration publique pour accorder une majorité écrasante au parti au pouvoir au sein de la future Assemblée nationale de Guinée. Par ailleurs, l’opposition guinéenne a pris l’option de rejeter la totalité des résultats provisoires des différents bureaux de vote publiés par la Céni et demande ainsi à ce que le processus électoral soit repris afin de corriger les dysfonctionnements et les manquements constatés et révélés par les acteurs politiques et sociaux concernés par le processus électoral.

Pour Boubacar Sylla, la fraude massive perpétrée avant, pendant et après le vote du 28 septembre s’est traduite par des changements des procès-verbaux, des remplissages d’urnes, des falsifications des données électorales au cours des opérations de dépouillement dans les 38 circonscriptions électorales du pays. Selon lui, au cas où  la demande en annulation ne serait pas prise en compte, la classe politique de l’opposition n’exclurait pas de faire recourir à toutes formes légales de protestation, y compris les manifestations sur toute l’étendue du territoire national.

Le parti au pouvoir, représenté par Moustapha Naïté, porte-parole de la campagne du RPG, a estimé que c’est à la Cour suprême et à la Céni de prononcer l’annulation de l’élection : « Je ne pense pas que cela relève du droit d’un parti. » « L’autre compétiteur qui voit sa défaite venir peut crier à la fraude alors qu’auparavant, il y a quelques jours, c’était la même opposition qui réclamait la victoire », a-t-il ajouté, se moquant en même temps d’une opposition qui réclame la victoire d’un côté et la fraude de l’autre.

Yvette-Reine Nzaba