Handball : sévère réquisitoire des anciens contre la Fédération de RDC

Samedi 30 Août 2014 - 4:45

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Ancien secrétaire général de la Fédération de handball du Congo (Féhand), Pascal-Albert Mukongo a fait un sévère réquisitoire de l’évolution de la balle dure en RDC. C’était au cours des Premières Journées de réflexion sur l’évolution du handball en RDC (premières JREHB) organisées les 8 et 9 août 2014 au centre Bondeko à Kinshasa

Membre du comité d’organisation de cette manifestation de deux jours axée sur le diagnostic du handball en RDC, Pascal-Albert Mukongo a, dans l’allocution de circonstance du comité organisateur des premières JREHB, déploré d’emblée que les précurseurs du handball en RDC, dont certains sont décédés, soient relégués aux oubliettes. Parmi eux, on peut citer, pour la ville de Kinshasa Paul Makanzu, Bofenda, Bamato wa Botay, Mamona, Makamizile, Léon Thangu, et à Lubumbashi Mwalimu Faustin Ntumba, père Philippe Kazadi Nsapu, le Portugais Guerero, Ilunga Mangenda Dikashi, Muteba Kaut, Kabwiz, Mugalu, Lokombe, Vieux Massi Mwanto, Nganga, etc.

Le secrétaire général honoraire de la Féhand indique que le handball a été implanté et vulgarisé en RDC il y a presque cinquante ans dans le but d’éduquer la jeunesse et de procurer à la population un moyen de détente et de loisirs. Mais près de cinq décennies après, cette discipline sportive, affirme Pascal-Albert Mukongo, a été « déviée de ces nobles objectifs pour être utilisée impunément par certains compatriotes corrompus et irresponsables comme moyen et source d’enrichissement facile et illicite dans l’unique but d’assouvir des intérêts sordides et personnels, à l’antithèse de l’éthique et de l’idéal sportifs tels que préconisés par les principes fondamentaux communément admis et acceptés en matière de pratique sportive ».

Il a stigmatisé l’actuel comité dirigeant de la Féhand qui, selon lui, a ignoré les principes fondamentaux du sport et de l’olympisme, transformant la Fédération en un bureau d’affaires ou une agence de voyages qui enrichit ses membres. Et de révéler : « Des observateurs avisés estiment qu’au cours des trois mandats (douze années) de l’actuel comité fédéral qui préside vaille que vaille aux destinées du handball en RDC, quelque douze millions de dollars américains ont été ponctionnés du Trésor public pour financer des sorties à l’extérieur, sorties presque toutes hasardeuses, infructueuses et contre-productives, certaines fictives, toutes compétitions confondues. » Pascal Mukongo a relevé que cette manne, ainsi que d’autres fonds importants alloués à la Féhand pour la réhabilitation des aires de jeux et terrains de handball, aurait pu servir à financer l’implantation, la vulgarisation et l’organisation du handball dans toutes les provinces du pays.

Parlant de la structuration de la Féhand, Pascal Mukongo a fait le constat acerbe d’une « fédération bidon et complètement déstructurée aux plans administratif, juridique, technique et financier », soulignant aussi que « la Féhand ne dispose ni de ligues provinciales, ni d’ententes, ni de cercles et qu’en tout et pour tout il n’y a qu’une vingtaine de clubs évoluant à Kinshasa et à Lubumbashi, sans licences puisque la Féhand ne dispose ni d’un service d’affiliation, ni d’une direction administrative. Pas d’assemblée générale ordinaire pour rendre compte, pas de championnats réguliers avec des résultats homologués… » Par ailleurs, il a évoqué la situation de la fédération, qui ne remplit pas les conditions d’existence selon l’actuelle Loi sportive promulguée par le chef de l’État le 24 décembre 2013. Pour Pascal-Albert Mukongo, l’organisation des premières JREHB s’est inscrite dans l’optique d’un sursaut d’orgueil et le refus d’assister, la mort dans l’âme et impuissant, à la disparition lente et progressive du handball en RDC. Bien au contraire, a-t-il avancé, il s’est agi de cogiter sur les causes profondes de cet état de choses, de baliser l’avenir et de poser des jalons pour la réhabilitation et le développement rapide et harmonieux du handball en RDC.

Martin Ényimo