Hommage : l'ultime adieu à Willy Mantsanga

Lundi 27 Octobre 2014 - 19:15

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Le Parlement a rendu, le 27 octobre à Brazzaville, un dernier hommage à Anicet Wilfrid Pandou, député de la 4ème circonscription de Makélékélé. Il a rendu l’âme, le 9 octobre en France, à la suite d’une série d’hospitalisations à Orléans-la-Source en France. 

La dépouille mortelle, escortée par une cohorte de personnes, est arrivée à 13 heures au Palais des congrès. Là, attendaient l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, les présidents des deux chambres du Parlement, les parlementaires, le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, Hellot Matson Mampouya, ainsi que les cadres et agents du Parlement.

La cérémonie de l’hommage officiel a commencé sous un ton bien triste : « Tel un coup de tonnerre, la douloureuse nouvelle nous parvient très tôt le vendredi 10 octobre. La mort, inattendue, impitoyable, cruelle et faucheuse des vies, même les plus innocentes, vient d’arracher à notre affection notre Collègue Anicet Wilfrid Pandou », déclare le premier vice-président de la Commission défense et sécurité, Philipe Ampion dans son oraison funèbre.

Qui était l'honorable Anicet Willy Pandou ?

Né le 9 mai 1969 à Madzia dans le département du Pool, Anicet Wilfrid Pandou a débuté sa scolarité à Makabana dans le Niari. Il obtient le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) en 1981. Il a commencé ses études secondaires du premier cycle au CEG de Mindouli avant de les poursuivre à Brazzaville au CEG de Kinsoundi. En 1986, il obtint le Brevet d’études moyennes générales (BEMG).

Soucieux de servir la nation congolaise, Anicet Wilfrid Pandou est appelé sous les drapeaux et incorporé dans l’Armée populaire nationale (APN) par le biais du service obligatoire. Il fait sa formation commune de base au centre d’instruction de Makola. A l’issue de cette formation, il est affecté et mis à la disposition de la Zone autonome de Brazzaville et muté à la Direction de l’instruction et des écoles. Ainsi, il a été mis en service à l’Académie militaire Marien N’Gouabi, au Bataillon de commandement et des services.

Dégagé de ses obligations avec d’autres jeunes de la promotion 88, Anicet Wilfrid Pandou est reversé au bureau de Recrutement et des réserves en tant que réserviste de l’armée. En 1990, avec le renouveau démocratique et le retour du multipartisme au Congo, Anicet Wilfrid Pandou est fortement influencé par l’évolution de la situation politique du Congo, notamment les troubles socio-politiques de 1993-1994 et de 1997.

Conscient de l’importance de la politique dans le devenir des congolais, à 21 ans, il intègre le Mouvement patriotique congolais (MPC). En 1992, il quitte le MPC et devient membre du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), dans lequel il s’illustre par son courage sur le terrain. À cause du climat d’insécurité, causés par ces tristes évènements, il a été emprisonné pendant plusieurs mois en 1994. Sorti de prison, il quitte le Congo pour l’Afrique du Sud. Durant son séjour, il s’inscrit à Bellar, où il suit une formation militaire dans spécialité « combats de ville ». Il en a profité pour apprendre la langue anglaise.

Son retour au Congo en 1997 coïncide avec la guerre du 5 juin. Il va alors prendre l’option d’être derrière le président Denis Sassou N’Guesso. Au lendemain de la guerre, Anicet Wilfrid Pandou assume les fonctions de conseiller spécial du ministre de l’Intérieur. 

En 2007, il est élu député de la 4 ème circonscription électorale de Makélékélé. Une année plus tôt, il est élu conseiller départemental et municipal de Brazzaville, siège qu’il cède au second de sa liste. En 2012, il est réélu député dans la même circonscription électorale. En 2014, il est réélu conseiller de Brazzaville. Durant ses deux mandats parlementaires, il a évolué dans la commission permanente Défense et sécurité.

Pour témoigner sa gratitude envers ses mandants, Anicet Wilfrid Pandou crée successivement l’Association mère et famille pour le développement, l’Association dénommée « Le quartier d’abord », et le Parti pour la solidarité et le progrès (PSP). Ces organisations ont permis à « Ya Mazas » de réaliser diverses actions à caractère social.

Après le Palais des congrès, le cortège funèbre s’est rendu à l’esplanade du stade Alphonse Massamba-débat où a été exposée la dépouille du disparu. Anicet Wilfrid Pandou laisse une veuve et des orphelins. Il sera inhumé ce mardi à Madzia, son village natal.

Josiane Mambou Loukoula