Huguette Tolinga : « Mbonda Elela est une rencontre à perpétuer »

Vendredi 3 Juin 2016 - 21:52

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Plus connue sous le surnom d’Huguembo, association des premières syllabes de son prénom avec celui de son instrument de prédilection, mbonda ou tambour, Huguette Tolinga a participé à la 4è édition  du Festival international de percussions de Kinshasa. C’était sa première prestation à ce genre d’événement et elle s’en est fortement réjoui comme elle en témoigne dans cette interview accordée aux Dépêches de Brazzaville.

 

Huguette Tolinga, alias Huguembo sur la scène de Mbonda Elela 4 (Photo Kokolo)Les Dépêches de Brazzaville : Que représente pour vous la participation au Festival mbonda Elela ?

Huguette Tolinga : Cela m’a fait un grand bien d’y prendre part. C’est ma toute première participation à un festival de percussion. Au Congo ou ailleurs dans le monde, je n’avais encore jamais eu cette occasion. Certes, j’ai participé à des ateliers de percussion mais je n’avais pas encore été dans un événement de ce genre. C’était un grand moment. Par ailleurs, c’était une façon de soutenir ce projet d’Eddy Mboyo qui est une idée géniale et mérite bien d’être accompagnée autant par les artistes que les sponsors. Mbonda Elela est une rencontre à perpétuer. Et, à mon avis s’il y avait assez de moyens, l’on ne devrait pas attendre une année pour organiser une autre édition pour permettre aux percussionnistes de s’exercer encore plus.

L.D.B : Quel est l’intitulé de votre spectacle et quel sens lui donnez-vous ?

H. T. : Il a pour titre Mfumu Kimbangu. Les Congolais des deux rives savent que Mfumu veut dire chef. Et, l’une des qualités du chef, c’est de rassembler les gens. Nous sommes venus ici à l’invitation d’Eddy Mboyo. S’il n’avait pas eu l’idée de rassembler les percussionnistes autour d’un festival, nous ne serions pas là. C’est un encouragement à celui qui a pris l’initiative de nous mettre ensemble sur scène. Le spectacle final est une illustration de ce rassemblement auquel chacun des artistes a pris part sur la convocation d’Eddy qui, à cet instant est comparé à un chef.

L.D.B : De quelle culture avez-vous tiré votre inspiration pour créer Mfumu Kimbangu ?

H. T. : Mon spectacle est inspiré de la culture Mongo, un peuple de la province de l’Equateur du côté de Mbandaka. Mais j’ai effectué un mélange d’instruments car ce n’est parce que je suis congolaise que je dois me limiter à jouer du ngoma. J’ai rajouté des instruments européens et  de l'Afrique de l’Ouest pour montrer que nous pouvons tous nous unir autour des percussions. Et, peu de gens le savent, la fanfare fait aussi partie des percussions, c’est pourquoi nous l’avons incorporé dans notre spectacle pour signifier qu’elle a sa place ici à Mbonda Elela.

L.D.B : Êtes-vous parvenue à incorporer le titre Yolele de feu Papa Wemba dans votre répertoire sans trop de mal  ?

H. T. : Non, ce n’était pas facile surtout que nous avons joué avec l’idée d’incorporer les harmonies jazz dans l’esprit du folklore mongo. Le batteur et la guitare basse ont joué comme s’ils étaient percussionnistes, nous voulions qu’ils travaillent dans cet esprit. Ça avait été rude mais petit à petit, à force de travail, nous y sommes parvenus.

LD.B : Mfumu Kimbangu aurait donc été créé spécialement pour le festival  ? Si oui, combien de temps vous a-t-il fallu pour sa création ?

H. T. : Oui. Du reste, dans la première partie de mon spectacle j’ai tenu à présenter la structure du groupe qui est composé de cinq instrumentistes. Nous en avons rajouté d’autres uniquement pour Mbonda Elela. Cela nous a pris presque cinq mois de travail. Au début nous n’avons pas travaillé de manière continue parce que j’avais des voyages à effectuer dans l’année mais juste avant le festival nous avons pris deux mois d’affilée pour finaliser.

 

Propos recueillis par Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Huguette Tolinga, alias Huguembo sur la scène de Mbonda Elela 4 (Photo Kokolo)

Notification: 

Non