Hydrographie : un expert alerte sur la situation du Bassin Congo-Oubangui-Sangha

Mardi 3 Juillet 2018 - 16:45

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Le Congolais Jean-Marie Nzabi a déclaré, à l’occasion de  la Journée mondiale de l’hydrographie, célébrée le 21 juin, que les voies navigables inter-États du Bassin Congo, Oubangui-Sangha n’étaient pas suffisamment hydrographiées ou le sont de manière inadéquate.

 

L’édition 2018 de l'évènement a été placée sur le thème « La bathymétrie- un pilier pour des mers, océans et voies navigables durables ». Faisant un état de lieux de la sous-région, Jean-Marie Nzabi, officier supérieur de la navigation, expert technique en hydrographie et travaux fluviaux, pense que toutes les actions de développement et de modernisation des transports fluviaux dans le Bassin Congo-Oubangui-Sangha sont condamnées à la faillite. Ceci au cas où les véritables problèmes prioritaires d’entretien et d’aménagement des voies navigables inter-États ne seraient pas résolus. « Les voies navigables inter-États du Bassin Congo-Oubangui-Sangha, malgré leurs énormes potentialités et leurs importants avantages, sont en crise avec la réduction importante du trafic, parce que les efforts louables ne sont pas accomplis au niveau de leur entretien et aménagement », prévient Jean-Marie Nzabi, précisant que la navigation sur le fleuve Congo et ses affluents inter-États n’était pas actuellement efficiente et sûre.  

Quant aux eaux, il estime qu’elles ne sont pas suffisamment hydrograhiées ou le sont de manière inadéquate. Ce qui justifierait, a-t-il souligné, la chute inexorable de la qualité des prestations de la navigation. En effet, selon lui, les conférences hydrographiques devant examiner les renseignements et données à l’usage des équipages des bateaux ne sont pas organisées. « Pendant que l’industrie fluviale recherche l’efficience et la sécurité, les voies navigables inter-Etats du Bassin Congo-Oubangui-Sangha manquent d’importantes informations. Ce qui entraîne des voyages plus longs que nécessaires et empêche le chargement optimum des bateaux », dénonce-t-il.

Il note également le manque d’une couverture cartographique précise, adéquate, requise pour une navigation sûre. Ce qui constitue un frein au développement du commerce fluvial, l’analyse et le contrôle efficients sûrs du transport. D’après lui, l’expertise hydrographique du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha montre quelques faiblesses. Il s’agit notamment d’une mauvaise gestion et un mauvais traitement des bases de données et de la documentation ; de la non-élaboration de la documentation nautique appropriée à l’usage de tous les navigateurs ; d’un mauvais traitement de l’information nautique ; du manque de recherche et de développement de services hydrographiques nationaux. « Aucune institution n’a pu promouvoir l’usage de l’hydrographie aux fins de la sécurité de la navigation et toutes autres fins fluviales et développer la prise de conscience quant à son importance dans le Bassin Congo-Oubangui-Sangha. Depuis plusieurs décennies, la couverture, la disponibilité et la qualité des données, des informations des produits et des services hydrographiques ne se sont pas améliorées et leur accessibilité n’a pas été facilitée », alerte-t-il.  

Pour Jean-Marie Nzabi, les trois rôles-clés dans l’amélioration de l’hydrographie et de la cartographie fluviale dans le Bassin Congo Oubangui-Sangha n’ont jamais été joués par les organismes habilités. Il s’agit de l’établissement des normes et de directives pour l’hydrographie et la cartographie ; la coordination de la fourniture de cartes fluviales et de services hydrographiques appropriés ; le développement des capacités hydrographiques, via le programme de renforcement des capacités, la coopération régionale et la formation.

 

 

 

 

Parfait Wilfried Douniama

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