Inclusion financière : la RDC à la treizième place du top africain

Mardi 8 Novembre 2016 - 16:15

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Publié il y a quelques jours, le dernier rapport de The Economist Intelligent Unit, un groupe d'analyse et de recherche britannique, a classé la Tanzanie comme le modèle de réussite de l'inclusion financière en Afrique. L’étude s'est appuyée sur un total de douze indicateurs pour évaluer les progrès accomplis dans l’instauration d’un environnement propice au développement du secteur financier.  

Pour la deuxième année consécutive, le champion de l’inclusion financière en Afrique se trouve dans l'est de l'Afrique : la Tanzanie. Ce pays occupe pour la seconde fois la première place africaine. Pour établir ce classement, le dernier rapport de The Economist Intelligent Unit intitulé "The global microscope 2016 : The enabling environment for financial inclusion" a pris en compte les réformes du pays dans le secteur financier. D'une manière générale, l’étude s’est référée à douze indicateurs d’évaluation du cadre réglementaire favorable à l’inclusion financière dans 55 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Europe de l’Est. Et dans le classement général, la Tanzanie occupe en fait la sixième place, devant le Kenya (2e place africaine et 8e place générale), le Rwanda (3e place africaine et 8e place générale), le Ghana (4e place africaine et 12e place générale) et le Mozambique (5e place africaine et 20e place générale). Quant à la RDC, elle se classe à la 13e place africaine et 54e place générale.

Plusieurs réformes ont milité pour la première place africaine de la Tanzanie. En effet, les experts du groupe ont constaté effectivement que ce pays d’Afrique de l’Est a enregistré des progrès continus dans l’atteinte des objectifs d’inclusion financière et d’amélioration du cadre réglementaire. Grâce à cette étude, il est possible de mettre en exergue les efforts consentis par le gouvernement tanzanien depuis 2015. Par exemple, le National Payment Systems Act a aidé à la mise en place d’un cadre réglementaire aux systèmes de paiement financier, tandis que l’Electronic Money Regulations a permis de réglementer le processus d’émission de la monnaie électronique. Ensemble, ont conclu les experts, les deux systèmes permettent aujourd'hui de développer, d’une part, la protection des consommateurs de services financiers et, d’autre part, d’étendre aux opérateurs mobiles l’éventail des institutions couvertes par la Banque de Tanzanie.

Malgré sa place à la queue du peloton, la RDC a su imprimer une certaine dynamique au processus d’inclusion financière ces dernières années. Elle dispose des atouts nécessaires pour aller plus loin, notamment les 18 banques commerciales agréées et une centaine de coopératives actives sur l'étendue du territoire nationale, y compris dans l'est du pays. D’autres acteurs financiers non bancaires ont connu littéralement une explosion de leurs activités. Il n’est pas étonnant de constater que le pays a enregistré des avancées majeures dans la monétique, même sans une loi bancaire attrayante. Mais il faut à présent avancer avec détermination dans les domaines de la réglementation et de la législation. En effet, beaucoup d’experts épinglent le cadre juridique congolais qui n’est pas de nature, selon eux, à sécuriser les prêts des institutions financières. L’on déplore également la lourdeur de la loi fiscale qui ne s’adapte pas à la réglementation bancaire. Pourtant, le pays peut tirer davantage de profit de son important réseau de coopératives mais là aussi la réglementation n’est pas incitative. En plus, celles-ci ne sont pas très fortes pour attirer des capitaux étrangers. Voici les principaux blocages à la croissance du secteur financier congolais.

Laurent Essolomwa

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