Insécurité à l’Est : regain d’agression de la RDC par le M23

Mardi 31 Janvier 2017 - 18:41

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Depuis quelques jours, les Fardc mènent des opérations contre ce mouvement armé dont les combattants, près d’une trentaine, ont pu trouver refuge au Rwanda.

Un regain d’insécurité s’observe depuis quelque temps à l’est du pays où l’on signale une certaine régénérescence du Mouvement du 23 Mars (M23) qui renouerait avec ses activités déstabilisatrices de la RDC. Pas plus tard que le 30 janvier, il a été fait état de l’arrestation par l’armée rwandaise d’une trentaine des combattants de l’ex-rébellion du M23. Ces derniers fuyaient une offensive des Fardc lancée contre eux. Depuis quelques jours, en effet, les forces loyalistes mènent des opérations contre le M23 dont les membres, une trentaine, ont pu trouver refuge au Rwanda où ils ont été appréhendés dans le secteur de Bugeshi, dans le district de Rubavu.

Cette nouvelle a réjoui les autorités congolaises et confirme les révélations sur la présence des combattants de l’ancienne rébellion du M23 au Rwanda et en Ouganda. On se souvient que, déjà, le 18 janvier,  Kinshasa avait fait état d'une incursion d'environ 200 ex-rebelles du M23 venus d'Ouganda dans une localité de l'est de la RDC. Le gouvernement ougandais avait admis avoir perdu la trace de 40 ex-rebelles du M23 cantonnés sur son territoire et annoncé l'arrestation de 101 autres qui tentaient de rejoindre la RDC.

 Toute cette situation est révélatrice d’une attaque imminente que planifierait le M23, se convainquent les autorités congolaises qui attirent déjà la sonnette d’alarme en prévenant les États voisins censés collaborer  efficacement pour faire échec à cette énième tentative de déstabilisation de la RDC. Sans ambages, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a demandé « aux pays voisins » de ne pas servir de « base arrière » à ces ex-combattants M23 dans leur entreprise. « Le seul soutien que nous demandons à nos voisins, c’est de pas permettre que leur territoire soit utilisé par des éléments qui déstabilisent la RDC, que leurs pays ne soient pas une base arrière pour l’agression de notre pays », a-t-il déclaré tout en se félicitant de l’arrestation des fugitifs du M23 par l’armée rwandaise.

Notons que ces soupçons d’attaque armée que planifierait le M23 contre la RDC ont été divulgués en premier le 15 janvier par le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku, qui avait annoncé une attaque généralisée imminente sur la RDC signée M23. Entre-temps, l’écrasement de deux hélicoptères des Fardc, de fabrication russe, lors d'une opération contre une position du M23 signalée à quelques kilomètres de la frontière rwandaise dans le territoire de Rutshuru, n’est pas de bon augure. « Nous avons retrouvé quelques membres d’équipage victimes de ce crash, ils sont en train d’être débriefés. D’autres sont recherchés. L’état-major n’a pas encore présenté un rapport définitif. Il est donc difficile que je vous donne des détails », s’est contenté de dire Lambert Mende refusant d’établir, à ce stade, un quelconque lien avec le M23. Quoiqu’il en soit, ce nouveau foyer de tension doit impérativement être éteint au risque de dégénérer.

Pour rappel, le M23 est un ancien groupe rebelle à dominante tutsi ayant fui la RDC après avoir été défait fin 2013 par l'armée congolaise, à l'issue de dix-huit mois de guérilla au Nord-Kivu (est de la RDC). Des centaines de ces combattants ont alors fui vers l'Ouganda et le Rwanda, où ils ont été cantonnés.

 

 

Alain Diasso

Notification: 

Non