Instabilité du cadre macro-économique : grave menace sur le bilan social du gouvernement

Mardi 3 Mai 2016 - 17:07

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

En constante progression ces dernières années, les fondamentaux économiques de la RDC affichent une faiblesse préoccupante depuis la fin de 2015. Or, dans sa stratégie, l’exécutif national s’est appuyé sur la stabilité du cadre macro-économique comme un outil pour arriver à créer les meilleures conditions aux classes modestes. En effet, comme l'explique le Premier ministre Augustin Matata, une croissance forte, une inflation maîtrisée et une stabilité monétaire améliorent forcément le pouvoir économique des Congolais.

Pour la primature, les différentes catégories socioprofessionnelles actives ont profité de la stabilité macro-économique de ces dix dernières années. La RDC a continué à enregistrer la stabilité macro-économique sur la plus longue partie de 2015. Mais des signes de rupture ont débuté vers la fin de l’année avant de se renforcer au cours des premiers mois de 2016. « Lorsque le prix augmente ou que la monnaie se déprécie, ce sont ceux qui perçoivent leur revenu en francs congolais, généralement non indexé au coût de la vie, qui en paient le prix le plus fort », fait-il remarquer dans son livre intitulé « Pour un Congo émergent ».

À en croire Augustin Matata Ponyo, une croissance forte, une inflation maîtrisée et une stabilité monétaire permettent de rendre le panier de la ménagère moins cher et de créer des emplois. Jusque-là, cette combinaison a bien produit les effets escomptés. Lors du passage de décembre 2015 à janvier 2016, les prix des produits de première nécessité n’ont pas bougé, permettant aux Congolais de passer de bonnes fêtes. Aux analystes qui critiquent l’absence d’une croissance inclusive en RDC, le gouvernement répond qu’il faut bien commencer quelque part. Mais pour certains analystes, le pays a besoin actuellement d’une croissance plus qualitative pour arriver à exercer une réelle influence sur le quotidien des Congolais.

Certes, la croissance congolaise repose sur deux à trois produits répartis dans quelques secteurs d’activités de l’économie nationale. Mais, fait-il observer, les efforts sont en cours pour diversifier l’économie en revalorisant l’agriculture, la pêche, l’élevage, le tourisme et la forêt. Il faut y ajouter d'autres défis à relever au niveau des infrastructures de base comme les ports et aéroports mais également l’énergie électrique.

Néanmoins, Augustin Matata pense être dans la bonne direction avec la tenue correcte des fondamentaux de l’économie durant plusieurs années, même si sa priorité en tant que Premier ministre, nommé en 2010, a été d’établir un état des lieux du fonctionnement des finances publiques et d’intensifier la dynamique des réformes pour une meilleure gouvernance. Selon lui, les finances publiques, comme partout ailleurs dans les États membres, doivent véritablement constituer un outil de création des conditions de vie meilleure et stimuler une croissance économique forte et partagée.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non