Installation du Sénat : le président de l'Asadho désapprouve la décision du chef de l’Etat

Samedi 30 Mars 2019 - 14:45

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Jean-Claude Katende a fait savoir que la levée par Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo de la mesure suspendant l’investiture de la chmabre haute du parlement, prise dans la précipitation, est un mauvais signal pour la lutte contre la corruption.

 

Le dirigeant de l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho) affirme avoir eu l’impression que la menace du Front commun pour le Congo (FCC) a produit ses effets. Pour lui, il aurait fallu que le procureur général de la République fasse d’abord son rapport intermédiaire sur l’état d’avancement de ses enquêtes à la population, avant que le président de la République lève la sanction. « Nous connaissons beaucoup de dossiers judiciaires qui ont été trop médiatisés, sous l’ancien président, Joseph Kabila, dont la suite n’est plus connue à ce jour. Nous ne voulons pas qu’il en soit ainsi pour ce dossier de corruption de sénateurs et députés provinciaux », a rappelé Jean-Claude Katende.

 Il a indiqué que le président de la République et la justice ont des comptes à rendre aux Congolais sur ce dossier de corruption des sénateurs, exigeant, en effet, que les conclusions du parquet général soient rendues publiques pour que le peuple sache ce qui se passe, au lieu de couvrir les personnes mises en cause.

Un Sénat soupçonné de corruption

Le président de l’Asadho appelle, par ailleurs, les Congolais à être vigilants et prêts à engager le combat démocratique contre les corrompus et les corrupteurs. Les sénateurs, toutes tendances confondues, devraient, selon lui, se gêner d’aller siéger dans une chambre installée sur fond de corruption. « Les sénateurs du FCC, qui ont tout fait pour que le Sénat soit installé en dépit de soupçons de corruption qui jettent un discret sans précédent sur cette institution prestigieuse, montrent qu’ils ne sont pas pour la rupture, mais la continuité de mauvaises pratiques que le peuple a décriées », a signifié Jean-Claude Katende.

« La corruption a tellement détruit la RDC que les Congolais ne peuvent plus permettre que l’opportunité ouverte par l’alternance politique à la tête du pays sombre dans les mêmes travers ou soit embrigadée par ceux-là même qui avaient institutionnalisé la corruption pour leur intérêt et celui de leurs familles », a martelé ce juriste et penseur libre . Le peuple, a-t-il appuyé, doit dire non. « Nous devons nous mobiliser pour que la corruption ne soit plus le mode de gestion de nos institutions. Nous devons savoir la vérité sur les corrompus et les corrupteurs qui siègent dans nos institutions, surtout le Sénat », a-t-il insisté.

 Jean-Claude Katende a poursuivi que si le chef de l'Etat n’est pas capable de faire face à la corruption, le peuple doit se mobiliser pour y mettre fin lui-même. « A quoi cela servira d’installer un Sénat sur lequel pèsent des soupçons de corruption? Pourquoi ceux qui n’ont pas corrompu sont-ils pressés d’aller siéger avec les sénateurs corrupteurs sans attendre que la justice fasse le tri ? », s’est-il demandé, faisant observer que beaucoup de Congolais sont morts pour que le pays change, pour que la démocratie s’installe, pour que les pratiques honteuses (corruption, mensonge, pillage, violation des droits de l’Homme…) du régime Kabila soient éradiquées.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Jean-Claude Katende

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