Interview : Guy-Noël Sam’Ovhey-Panquima à cœur ouvert sur la presse congolaise

Samedi 28 Juillet 2018 - 12:18

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Au cours d’une interview accordée aux Dépêches de Brazzaville le 18 juin, Guy-noël Sam’Ovhey-Panquima, docteur en sciences de l’information et de la communication, enseignant à l’université Marien Ngouabi au département des sciences et techniques de la communication et journaliste de formation, a dévoilé ses impressions sur la presse congolaise.

Les Dépêches Brazzaville (L.D.B.) : Pendant combien de temps avez-vous pratiqué les métiers de journaliste et d’enseignant à l’université Marien- Ngouabi, notamment au département des sciences et techniques de la communication ?

Guy-Noël Sam’Ovhey-Panquima (G.N.S'O.P): Il me sera difficile de vous dire pendant combien de temps j’ai pratiqué le métier de journaliste, parce que je l’ai pratiqué presque toute ma vie et je reste jusqu’à ce jour collaborateur de certains médias. Mais je me souviens toujours que c’est en 1964 que  j’ai commencé à pratiquer ce métier. Mes débuts en journalisme, je les ai marqués à la radio comme jeune animateur de programme, pendant que j’étais encore au lycée, avant que je n’embrasse la télévision et la presse. Cependant, en ce qui concerne le métier d’enseignant, c’est en 1978 que j’ai commencé à enseigner à l’université Marien-Ngouabi, au département des sciences et techniques de la communication, comme enseignant vacataire avant d’être recruté en 1983. J’ai fait valoir mes droits à la retraite en 2009. Puisque je continue à enseigner jusqu’à ce jour à l’université Marien-Ngouabi et dans d’autres universités, je suis donc à ma quarantième année de carrière.

L.D.B. : Quel regard portez-vous sur la presse congolaise actuellement et particulièrement dans le domaine de l’audiovuel ?

G.N.S'O.P. : C’est une presse qui vit dans la précarité due au manque de moyens financiers, d’équipements et de personnel avéré. La corporation manque encore d’organisation, pas de syndicat de journalistes. Certains médias naissent sans étude de faisabilité et fonctionnent sans redevance. La publicité sur quoi ils comptent rapporte moins, parce que ce sont les annonceurs qui, dans bien de temps, fixent les prix. Cette presse est animée en grande partie par des non-professionnels, des autodidactes. On trouve ici des journalistes qui ignorent les règles de métier, certains qui connaissent peu le cadre juridique de leur profession. Ce qui donne lieu à un contenu généralement de qualité moyenne avec des exceptions, telles que "Les Dépêches de Brazzaville" et "La Semaine Africaine". Mais on reconnaît que c’est une presse d’avenir, parce qu’on assiste à l’émergence de certaines chaînes qui font face à la concurrence internationale. A côté de cela, on trouve également des jeunes qui sont l’avenir de la presse audiovisuelle congolaise.

L.D.B. : Le Congo prévoit d’organiser, en octobre prochain, les assises de la presse. Quelle serait votre contribution ?

G.N.S'O.P. : Si l’on considère que nous sommes détenteur d’une certaine histoire de la presse congolaise et avons une longue expérience dans le domaine du journalisme, si nous sommes sollicité à porter notre pierre à l’édifice, je dis oui mais pas comme figurant. Cela suppose de la modestie de ma part et de la reconnaissance pour les autres. Depuis qu’on en parle, ces assises devraient déjà avoir lieu. C’est une occasion d’effectuer sans complaisance un état de lieu de la presse et de mettre en chantier une œuvre salutaire pour la presse congolaise. Il existe, en ma connaissance, plusieurs personnes ressources, il suffit de les associer sans discrimination. Les états généraux de la presse de 1992 ont donné lieu à la charte professionnelle des médias au Congo. Prévisiblement, les assises de la presse envisagées constituent un événement important et un repère du domaine de la presse.

L.D.B. : Avez-vous un projet personnel sur la presse congolaise ?

 G.N.S'O.P. : Au départ, la communication, précisément le journalisme, était un violon d’Ingres pour moi. Par la force des choses, il s’est imposé en moi comme un métier que j’ai exercé avec beaucoup de passion et fidélité. Par ailleurs, j’ai donné à ma carrière l’aspect d’enseignant. Il va de soi que je nourris un projet bivalent : un centre de formation en communication et une station de télévision. Mais hélas, dénué des ressources, cela pourrait n’être qu’un rêve… Sauf si un associé venait donner vie à un tel projet, alors le rêve deviendrait réalité.    

 

Propos recueillis par Yannick Mamboundou-Likibi (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

Guy-Noël Sam’Ovhey-Panquima

Notification: 

Non