Interview : la coopérative «Sala Koudia Tekissa nord-sud» pour la sécurité alimentaire au Congo

Lundi 11 Juillet 2016 - 18:00

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Basée dans les districts de Ngabé (Pool) et Kimouanda (Bouenza), la coopérative agricole « Sala Koudia Tekissa nord-sud » produit chaque saison des tonnes de manioc, arachide, maïs, igname... Dans une interview exclusive aux Dépêches de Brazzaville, le 9 juillet dernier, le président de la coopérative Adolphe Nguimbi Nzomono lève le voile sur leurs initiatives, les difficultés rencontrées, ainsi que l’appui que leur apportent l’Etat congolais, la Banque mondiale...  

LDB : Pourquoi nommer la coopérative « Sala Koudia Tekissa nord-sud » et quelles sont vos activités ?   

ANN : Sala Koudia Tekissa signifie travaille avant de manger et après avoir mangé, tu peux vendre. Nous voulons en d’autres termes pousser les familles et les producteurs à cultiver davantage la terre et produire.

Notre coopérative qui est implantée dans les districts de Ngabé et de Kimouanda, regroupe huit agriculteurs. Nous cultivons essentiellement du manioc, de l’arachide, du maïs, et de la canne à sucre destinée à la fabrication d’une boisson locale « Nzouila ».

Nous avons plusieurs hectares cultivés, un hectare de manioc nous fait 45 sacs, un hectare d’arachide égale 23 sacs… Nous disposons également de trente hectares de maïs cultivés. Une partie de la récolte est destinée à nourrir des familles et nous envoyons l'autre partie sur le marché à Brazzaville.  

LDP : quel est l’intérêt de vous organiser en coopérative ?

ANN : C’est l'expression de notre volonté d"être avec les autres. Lorsqu’un agriculteur travaille en étant  seul, la quantité produite ne permettra pas de subvenir à tous besoins. Or, s’il s’associe aux autres agriculteurs, il produit en grande quantité.

Pour un début, c’est un peu difficile de travailler dans une coopération. Les cultivateurs craignent souvent les frais de cotisations ou les frais d’adhésion. Si vraiment vous êtes unis et sociables, vous pouvez aller de l’avant. Par exemple, dans notre coopérative quand nous cultivons 10 hectares de manioc, chaque membre reçoit un hectare qui équivaut à 45 sacs de manioc. Les deux hectares restants sont récoltés puis vendus pour les besoins de la coopérative.

Par ailleurs, les dépenses liées à la main-d’œuvre, aux transports et à l’évacuation des produits sont à la charge de la coopérative.

La coopérative fait aussi du social. Sa caisse assiste les membres en cas de maladie, d'accident ou de décès. Chaque année, Elle organise la colonie de vacances en faveur des enfants des agriculteurs et des élèves du village pour pouvoir les aider à préparer la rentrée scolaire. Ce moment leur permet également d’apprendre le métier de la terre.

LDB : vous venez de recevoir un don de moyens roulants offert par le Pdarp, quel bénéfice cela pourrait vous procurer ?

ANN : C’est un grand soulagement pour nous. Dans la Bouenza, il y a des endroits difficiles à traverser que nous sommes obligés de franchir tous les jours. Pour évacuer les tubercules, il faut parfois faire appel à la main-d’œuvre, et cela nous prend deux ou trois jours. Le triporteur et les kits offerts par le Projet de développement agricole et de réhabilitation des pistes rurales (Pdarp), représentent un bijou pour nous.

LDB : Avez-vous des demandes à adresser aux autorités ou aux partenaires au développement ?

ANN : Dans l’agriculture les difficultés ne manquent pas. Aujourd’hui, l’agriculture est primordiale pour le bien-être des communautés et pour le développement du pays.

C’est pour cette raison que nous appelons l’Etat congolais et les autres partenaires comme la Banque mondiale, à continuer de nous aider. Pour accroître et diversifier nos productions, nous avons besoin d’autres semences, des intrants et des outils plus performants.

Enfin, je souhaite que l’Etat congolais et nos partenaires comme la Banque mondiale privilégient les producteurs qui sont réellement sur le terrain, dans l’octroi de crédits.   

 

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Adolphe Nguimbi Nzomono

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