Interview. Luc Mayitoukou : « Le festival était un bel exemple pour la pratique »

Lundi 30 Mai 2016 - 18:43

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En marge du Festival international de percussions Mbonda Elela, le directeur de Zhu Culture a animé une formation sur la gestion de carrières artistiques à destination de vingt-six jeunes managers kinois. Il a expliqué, dans cette interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, s’être étendu sur le sujet du 23 au 27 mai et, ensuite, les travaux se sont prolongés sur un volet pratique lors de l’événement proprement dit qui s’est tenu les 28 et 29 mai à l’Académie des beaux-arts.

Luc Mayitoukou, directeur de Zhu CultureLes Dépêches de Brazzaville : Peut-on savoir en quoi a consisté le volet pratique de votre formation ?

Luc Mayitoukou : La partie pratique est spécialement liée au festival lui-même. Nous avions vu en partie théorique toute la relation qu’il va y avoir entre un gestionnaire de carrière artistique et un festival sur lequel il programme des artistes. Ainsi, la partie pratique consistait à venir au Festival Mbonda Elela pour y voir comment est monté un festival. Jeter un œil à la régie, parce que les managers ont eu quelques notions de régie aussi, c’est important qu’ils en sachent quelque chose. Mbonda Elela nous a servi d’exemple. Nous avons examiné comment s’organisait un festival, fait un organigramme type et nous voyons si nous pouvons l’appliquer à celui-ci. Les stagiaires observent le festival et essaient de comparer ce que l’on a vu sur cette partie là et comment cela se passe sur le terrain, dans la pratique.

LDB : Qu’avaient-ils à considérer sur le terrain ?

LM : Nous ne sommes pas allés en profondeur sur certains aspects. J’ai voulu leur montrer que c’était important pour un manager, lorsqu’il emmène un artiste sur une scène, qu’il sache à qui s’adresser, dans quelles conditions il doit être accueilli, ce qu’il a à faire pour surveiller si techniquement tout va bien et qu’il sache reconnaître le personnel du festival à qui il doit s’adresser. En amont, le programmateur, met sur le lieu même tous ceux qui s’occupent de la logistique et les techniciens et aussi les porter à ne plus négliger aucun détail, pensant que le plus dur c’était de signer le contrat, une fois que cela est fait, c’est fini. Qu’il ne reste plus qu’à prester et à toucher l’argent, non. Il y a tous ces aspects-là à voir. Il y a aussi un côté réseautage parce que, sur un événement comme celui-ci, il y a beaucoup de gens qui circulent. Je leur ai dit de venir voir ceux qui sont là sur le festival. Je leur ai demandé de faire attention à la programmation de sorte que si vous voulez leur proposer un groupe, il n’y avait qu’à leur donner la ligne de programmation. Donc, le festival était un bel exemple pour la pratique.

LDB : La formation a-t-elle eu la portée que vous espériez, une ou deux personnes se sont-elles spécialement démarquées du lot ?

L.M : Il y en a beaucoup qui se sont vraiment démarqués que j’ai remarqués. Je pense qu’ils sont très enthousiastes et mus par une volonté parce que nous avons discuté sur des possibilités de collaboration car ils s’occupent d’artistes. Ils sont vraiment tous dévoués parce qu’ils viennent de monter une amicale de managers. Ce n’est pas juste pour se retrouver et passer du temps ensemble. Mais ils envisagent de mettre en place un projet ensemble qui va raffermir leur relation et surtout ce sera un cadre où ils vont échanger des informations, partager des conseils et où chacun va représenter l’autre. De sorte que celui qui va dans un salon où les autres ne peuvent y aller, il fera une restitution. Ils vont monter ensemble des outils qui vont leur permettre de présenter leur artiste à l’international. Je pense que c’est assez bien parti ils ont tous très motivés et nous allons essayer d’assurer un suivi.

LDB : Pensez-vous pouvoir assurer un suivi de la formation dans la durée ?

LM : Oui. Ils ont déjà monté un groupe sur Internet. Un groupe whatsApp à travers lequel nous allons échanger. Il va me permettre ensuite de le répliquer sur les mails pour que je fasse le suivi. Ils vont m’envoyer le travail qu’ils feront régulièrement avec leur artiste et moi je vais leur dépêcher de la documentation ou leur présenter des gens qui peuvent être importants pour le développement de la carrière de leur artiste. Et oui, la formation va se poursuivre dans la durée. C’est le but du casting que l’on a fait parce qu’ils ne sont pas nombreux à avoir été choisis sur les cent-trente candidatures reçues. Donc, il faudrait vraiment que cela puisse leur profiter.

LDB : Pensez-vous que l’avenir soit prometteur ?

LM : Ça promet vraiment. Ce qui est encore plus important c’est que ce n’est pas la seule formation que nous avons à faire. Nous tenons à aller plus en profondeur. C’est vrai qu’en trois, cinq jours, c’est peu, il faudrait ajouter encore une ou d’autres sessions où certains sujets seront approfondis pour qu’ils soient encore plus aguerris. Mais entre les deux sessions, on va faire un suivi et échanger. Et je vais essayer d’en emmener sur des événements, des salons afin qu’ils se fassent une meilleure idée d’un autre niveau de la gestion de carrière d’un artiste.

Propos recueillis par

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Luc Mayitoukou, directeur de Zhu Culture

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