Interview: Pierre Obou : «La spoliation du foyer des anciens combattants de Moungali est illégale »

Jeudi 28 Novembre 2019 - 15:15

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Le siège de l’Office national des anciens combattants(Onac), situé dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, fait l’objet d’une procédure de spoliation foncière. Dans un entretien à notre rédaction, le directeur de cette structure a exprimé son indignation et promet de saisir la justice.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Comment avez-vous appris la nouvelle de la spoliation de votre siège de Moungali ?

Pierre Obou (P.O.) : D’abord, c’est un journaliste qui m’a téléphoné pour m’interroger sur la procédure en cours. J’étais surpris et aussitôt je me suis rendu à notre siège. Surplace, j’ai rencontré des locataires qui m’ont remis une requête aux fins d’interdiction d’accès au foyer. Elle a été signée de Bernard Yoka. J’étais complètement abattu. J’ai donc appelé mes collaborateurs pour leur donner l’information.

L.D.B. : Dans quelles conditions l’Onac a-t-il acquis cette propriété ?

P.O. : Ce n’est pas une acquisition ! Vous savez qu’à l’indépendance du Congo, il y a eu entre la République française et notre pays un accord portant création d’un Office des anciens combattants et des victimes de guerre. Cet accord stipule que des bâtiments de l’ancienne administration de l’Afrique équatoriale française soient affectés au fonctionnement de l’Onac, sous réserve des règles de dévolution qui pourraient être fixées par d’autres conventions. Mais cet accord n’a jamais été révisé et nous occupons ces bâtiments depuis l’indépendance. De but en blanc, on nous chasse comme ça, ce n’est pas normal. Aujourd’hui, nous ne savons où aller.

L.D.B. : Quel est le motif avancé par les autorités ?  

P.O. : Aucune raison n’a été avancée ! Mais j’en profite pour vous rappeler l’histoire. L’Office des anciens combattants a été créé à l’époque pour récompenser ceux qui ont participé à la défense commune et combattu pour la sauvegarde des valeurs de la communauté. A la légalité des sacrifices consentis par les anciens combattants et victimes de guerre, correspond un droit égal à la réparation et aux bénéfices de l’action sociale. Donc l’Onac a pour but de veiller au patrimoine moral et matériel des anciens combattants. Nous nous occupons d'eux, des anciens militaires, de leur veuves, veufs et des orphelins. C’est aussi une façon de reconnaître ce que les Congolais ont fait pour la France.  

L.D.B. : Que comptez-vous faire ?  

P.O. : Nous nous battons avec la justice, afin de régler ce problème. C’est la justice qui nous départagera. Nous ne pouvons pas laisser le ministère des Affaires foncières et du domaine public commettre cette injustice. Les anciens combattants sont remontés.   

L.D.B.: Peut-on connaître le nombre actuel des anciens combattants gérés par l’Onac ?

P.O. : Nous sommes près de deux cents anciens combattants, plus de quatre cents veuves et les anciens militaires de la communauté sont au nombre de trois cents. L’Onac dépend du ministère de la Défense nationale et c’est à lui que revient la prise en charge socio-sanitaire…  

 

 

Propos recueillis par Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Pierre Obou

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