Interview. Richil du Conte : « L’art est un précieux moyen de transmission de la joie de vivre et des valeurs »

Lundi 26 Août 2019 - 15:34

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Conteur, comédien, metteur en scène, réalisateur et animateur culturel, Richilvie Babela N’Dossi, dit Richil du Conte, pratique les arts scéniques et audio-visuel, notamment dans les pubs radiophoniques et télévisées, dans la présentation des gazettes, en particulier ceux de la Mucodec où il est consultant. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo : D’où vous vient cette passion pour les arts de scène ?

Richil du Conte : Je crois tout d’abord que tout bon don et talent excellent est l’œuvre du grand donateur, Dieu. Je dirais que cela est inné.  Mais il a fallu par ailleurs un déclencheur pour démarrer…Mon père Philippe Babela avait l’habitude de nous emmener, les week-ends, voir un film au cinéma Vog. Je devais avoir entre 6 ou 7 ans. Ce jour-là, au lieu du film, le Théâtre national congolais donnait un spectacle sur la pièce « La Marmite de Koka Mbala ». Dès lors, les arts de scène ont conquis ma vie ; j’ai joué des années plus tard la même pièce au Festival mondial des arts nègres à Dakar en 2010.

L.D.B.C. : Parlez-nous de grands moments ayant marqué votre parcours artistique ?

R.D.C. : Les plus grands moments ont commencé par l’initiation aux contes avec les grands-parents chaque fois que je partais au village et, surtout, de m’être retrouvé au Théâtre national congolais et d’avoir participé à plusieurs festivals internationaux comme le Festival panafricain d’Alger et le Festival mondial des arts nègres. Et ce qui m’a toujours aussi marqué, c’est d’avoir incarné le personnage du président Alphonse Massamba-Débat dans l’une des grandes créations artistiques et spectacle de théâtre jamais monté au Congo, « Destin Partagé », lors du cinquantenaire de la République. A noter aussi des occasions de collaboration que j’ai eues avec mes devanciers dans les arts de scène comme Elvis Matsiona, Chrysogone Diangouaya, Clovis Ngoubili, Célestin Kausset, Georges Mboussi, Dieudonné Niangouna, Marcelin Kiwass, Victor Louya Mpene Malela, Abdon Koumbah, Stan Matingou, Nestor Mabiala, Claver Mabiala, Alphonse Mafoua et bien d’autres.

L.D.B.C. : Quel sens donnez-vous à l’art ?

R.D.C. : L’art est une activité positive qui permet de mettre en avant les talents naturels qui se manifestent ou qui s’expriment à travers la discipline dans laquelle la personne évolue. L’art est un précieux moyen de transmission de la joie de vivre, des valeurs morales et culturelles et, bien sûr, une activité génératrice de revenus.

L.D.B.C. : Avez-vous des activités en vue ?

R.D.C. : Oui, bien évidemment. Des tournées départementales avec le théâtre national qui viennent déjà de commencer dans la ville de Ouesso dans le département de la Sangha et qui seront suivies dans d’autres départements. Des collaborations entre artistes qui vont permettre la mise en place de deux à trois créations de contes et pièces de théâtre pour d’autres festivals. Je suis aussi en train de travailler sur un court métrage et un documentaire suite à l’atelier de formation en réalisation cinéma, organisé par l’Institut français du Congo à Brazzaville. Sans oublier les publicités et gazettes que j’anime avec la Mucodec.

L.D.B.C. : N’animez-vous pas des ateliers pour partager votre passion aux autres ?

R.D.C. : Bien sûr que j’anime des ateliers de jeux d’acteur et de lecture en publique au Centre de recherche et d’initiation aux arts de la parole et du langage (Espace Tiné), dirigé par Abdon Fortuné Koumbah, à Dolisie. Mais je suis de même resté un éternel apprenti, profitant de toute occasion de stages et formations qui s’offrent à moi pour me perfectionner.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Richil du Conte

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