Interview. Roger Obesse : « Hormis la revendication de la dette intérieure, le Copéco accompagne aussi les entreprises… »

Lundi 1 Avril 2019 - 17:13

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Le Collectif des opérateurs économiques du Congo (Copéco) est l’une des principales organisations patronales du pays et revendique plusieurs membres. Dans une interview exclusive avec Les dépêches de Brazzaville, le 29 mars, son nouveau président dresse le bilan de ses cents jours à la tête de cette structure et revient sur ses nombreux projets en faveur du secteur privé local.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Plus de trois mois que vous êtes à la tête du Copéco, avez-vous réussi à fédérer autour de vous les opérateurs économiques membres de cette plate-forme ?

Roger Obesse (R.O.) : En cent jours, nous avons abattu un travail énorme, notamment pour fédérer l’ensemble des opérateurs économiques et assurer une meilleure visibilité des activités de la plate-forme. Nous avons eu des séances de travail avec les autres patronats afin de pouvoir collaborer ensemble.

Dans cette vision, nous sommes allés à la rencontre des pouvoirs publics auprès desquels nous avons soumis nos doléances, à savoir l’Assemblée nationale, le Sénat, l’Autorité de régulation du marché public, la Caisse congolaise d’amortissement, les autorités du domaine public et des impôts pour des questions liées aux allègements fiscaux, y compris le cabinet du ministère des Finances au sujet de l’évolution sur la dette publique, etc.     

L.D.B. : Qu’en est-il des négociations avec le gouvernement pour le paiement de la dette intérieure ?

R.O.: Les négociations proprement dites n’ont pas encore commencé. L’État a pensé qu’il fallait l’auditer avant de payer, notamment les exercices 2015-16 et 17. Les travaux d’audit sont encore en cours et ce n’est qu’après que nous allons entamer les négociations avec le gouvernement.

Déjà, nous avons écrit au ministre des Finances en sa qualité d’autorité monétaire pour jouer l’intermédiaire entre les opérateurs économiques et les banques qui sont nos créanciers. Si la dette est payée, nous plaidons pour que ces banques prélèvent des taux allégés, afin de permettre aux entreprises de redémarrer. Cela fait quand même cinq ans que les opérateurs sont dans cette situation de crise.

L.D.B. : Peut-on avoir une idée sur la taille de votre dette ?

R.O. :  Je ne peux pas vous la donner d’emblée, il faut donc attendre le rapport d’audit pour en savoir davantage sur la dette fictive et la dette réelle. Mais en ce qui concerne les adhérents du Copéco, nous sommes autour de cinquante-six milliards francs CFA. Et si l'on tient compte de ceux qui ont soumissionné les marchés des grands travaux, nous pouvons atteindre entre deux cents et trois cents milliards. Pour autant, nous attendons la publication du rapport pour savoir exactement la quantité de la dette intérieure.

L.D.B. : D’aucuns pensent que le Copéco ne parle que de la dette intérieure. Quelle est votre réaction à ce propos ?  

R.O. : Le Copéco ne se focalise pas seulement sur le sujet de la dette, il milite aussi pour les réformes au niveau de l’État, la promotion de l’esprit d’entreprise et l’amélioration du climat des affaires. Nous prenons l’engagement d’accompagner les entreprises dans la formation, la défense de leurs intérêts, y compris dans le conseil sur la fiscalité.      

L.D.B. : Dans le cadre du partenariat public-privé, votre bureau a-t- il initié des ateliers pour promouvoir la formation professionnelle ?

R.O. :  Nous avons prévu des ateliers de renforcement des capacités et dans notre organigramme, il y a un vice-président chargé de formation aussi bien des membres du bureau que des adhérents du syndicat patronal. Avec le soutien de nos partenaires, des sessions de sensibilisation à la gestion d’entreprise, la tenue de la comptabilité, la demande de crédit, la loi de finances…seront bientôt organisées.

L.D.B. : Pour finir, le Copéco a-t- il déjà un siège social ?

R.O. : Notre vision est de doter l’organisation d’un siège, une maison commune des opérateurs économiques locaux. À cet effet, nous lançons un appel aux membres à pouvoir verser leurs cotisations statutaires. Nous aurons des partenariats avec l’extérieur, avec d’autres syndicats patronaux à travers l’Afrique.

Propos recueillis par Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Roger Obesse

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