Interview. Tony Van der Eecken : « Cela va de soi que nous mettions un accent particulier sur la culture congolaise »

Mercredi 4 Décembre 2019 - 15:45

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Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar), la rumba a sa place. En effet, dans cet intretien exclusif, le programmateur précise au Courrier de Kinshasa que le centre culturel belge a souvent fait la part belle à cette musique, notamment avec le concert inédit de 2010, à l’occasion du cinquantenaire de la République démocratique du Congo (RDC). Sans oublier aussi les hommages à Papa Wemba en 2016 et 2017, puis les deux shows "Rumba Lumumba" en 2018 qui ont, à chaque fois, drainé du monde. Quant à la prochaine programmation, elle entend cette fois rendre hommage à Luambo Makiadi en marge de la célébration des 30 ans de sa mort.

 Le programmateur Tony Van der EeckenLe Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Comment pourrait-on vous présenter à nos lecteurs ?

Tony Van der Eecken (T.V.E.) : Je m’appelle Tony Van der Eecken et je suis l’un des quatre programmateurs de musique ici au Palais des Beaux-Arts. Je m’occupe surtout des musiques non européennes, d’Afrique, d’Inde, latino-américaines et de partout ailleurs.

L.C.K. : Eu égard aux liens historiques qui lient la Belgique à la RDC, le Bozar dédierait-il une programmation à ce pays ? 

T.V.E. : C’est évident ! Nous sommes le Palais des Beaux-arts, c’est un lieu symbolique mais surtout le plus grand lieu culturel de Bruxelles et de la Belgique. Cela va de soi qu’avec nos liens historiques, nous mettions un accent particulier sur la culture congolaise. Nous sommes perçus comme un centre culturel qui représente le roi, les autorités, c’est évident qu’ici à Bruxelles nous prêtions une particulière attention à la musique congolaise et pas seulement moderne. Nous avons donc aussi travaillé avec la musique traditionnelle Kongo, en présentant pas mal de groupes autour de cette musique. Par ailleurs, nous avons organisé de grandes manifestations commémoratives comme celle des 50 ans du Congo en 2010. Et, au décès du grand acteur Dieudonné Kabongo, la communauté congolaise a demandé si nous pouvions mettre à sa disposition une salle pour organiser une manifestation. Puis, à la suite du décès de Papa Wemba, elle a demandé la même chose, on le lui a accordé et un an après, cela s’est reproduit. Il y a eu une période où la diaspora réclamait une reconnaissance de la figure de Lumumba, alors nous avons mis à contribution des historiens et des musicologues pour répondre à cette demande. Ils ont sélectionné plus de vingt chansons de la rumba congolaise où était mentionné le nom de Lumumba. Nous avons construit une programmation autour de ces titres d’avant l’indépendance jusqu’à maintenant. Un spectacle baptisé "Rumba Lumumba". C’était un grand succès la première fois. Nous avons rejoué le show la même année dans une salle plus grande et c’était toujours complet. Nous avons raffiné en invitant Sam Mangwana à y participer, c’était merveilleux ! Nous avons invité la Radio-télévision nationale congolaise à la grande première de sorte que les images ont été retransmises au Congo par la suite. Nous pensons continuer sur cette même lancée en organisant un spectacle autour de la musique de Franco Luambo Makiadi pour la saison prochaine.Concert Rumba Lumumba à Bozar

L.C.K. : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la programmation autour de Franco ?

T.V.E. : Pour le moment, je vous dis juste que le programme est spécifique, c’est un véritable hommage à Franco prévu pour le 17 octobre 2020. Par ailleurs, il a déjà fait ses preuves à Kinshasa où il été présenté lors du Festival JazzKif. Il a réuni sur scène Fredy Massamba et Ballou Canta autour de Ray Lema. C’était un véritable succès !

 

Propos recueillis par Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le programmateur Tony Van der Eecken Photo 2 : Concert Rumba Lumumba à Bozar

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