Interview. Yves Mayilamene : «  Le secteur bancaire change, se digitalise et les besoins en ressources humaines évoluent »

Samedi 8 Septembre 2018 - 15:00

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Le nouveau directeur exécutif en charge des ressources humaines du Groupe bancaire panafricain Ecobank, nommé le 22 août dernier, nous parle de ses missions en vue d’augmenter le niveau d’impact de son département dans la réalisation des objectifs du groupe.

Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Vous venez d'être nommé directeur exécutif du groupe Ecobank, en charge des ressources humaines. En quoi va consister votre travail et quelles seront vos priorités ?

Yves Mayilamene (Y.M.)  : C’est une lourde responsabilité mais brièvement, je dirais que mon travail consiste à définir et exécuter la politique et la stratégie de gestion du capital humain du groupe Ecobank.

L.C.K. : Quelle est l'envergure de la direction des ressources humaines d’Ecobank ? 

Y.M.  : Pour un effectif global de l’ordre de seize mille employées, le département des ressources humaines compte dans son ensemble à ce jour cent soixante-onze personnes reparties dans divers pays où nous opérons.

L.C.K. : Quel bilan faites-vous du programme eStar (Ecobank strategic talent review) ?

Y.M.  : Le programme eStar est en fait notre programme interne de gestion de nos talents. C’est une approche qui nous permet d’identifier des talents en interne, mettre en place des plans solides de développement pour ces derniers en utilisant l’expertise de notre académie à Lomé. Ceci nous permet d’avoir un vivier des cadres de banque de classe mondiale qui peuvent occuper des postes de responsabilités dans la banque. Il y a encore beaucoup à faire mais je dois avouer que le bilan est positif. Aujourd’hui, nous recrutons très peu en externe pour des postes de responsabilités en privilégiant des promotions en interne parce que nous avons un excellent vivier.

L.C.K.: Quelles sont les procédures de sélection au sein d’Ecobank  ?

Y.M.  : En fonction du niveau de recrutement, nous utilisons différentes approches et outils de sélection. En bref, je pourrais dire que la philosophie reste que pour chaque recrutement, il faut choisir le meilleur candidat dans un échantillon donné et pouvoir le justifier.

L.C.K. : Selon vous, quels sont les besoins en ressources humaines dans le secteur bancaire en Afrique  en général ?

Y.M.  : Le métier de la banque change, la banque se digitalise et les besoins en ressources humaines évoluent. Aujourd’hui, en plus des besoins classiques des financiers, la banque recherche, de plus en plus, des profils IT, des commerciaux, des spécialistes en distribution, …

L.C.K. : Que peuvent être ces meilleurs profils à recruter ou à promouvoir pour une banque comme Ecobank ?

Y.M.  : Des Africains talentueux qui ont une passion pour le continent et qui partagent la vision du groupe pour  l’intégration financière de l’Afrique.

L.C.K. : La promotion du genre est-elle un élément essentiel dans la politique des ressources humaines d’Ecobank  ?

Y.M.  : Ecobank fait des efforts et continue de faire des grand progrès en matière de diversité et promotion du genre. A ce jour, les femmes représentent jusqu’à 44% de l’effectif global du groupe et environ 30% du management sont des femmes.

L.C.K. : Avez-vous des difficultés dans le recrutement et la gestion des ressources humaines  ?

Y.M.  : Gérer les ressources humaines dans notre environnement n’est pas facile du tout. Vous êtes soumis à des pressions de toute part, des recommandations dans tous le sens, des intimidations par-ci par-là. La pression sociale et le taux élevé du chômage dans nos pays rendent le travail difficile. Il faut savoir faire la part des choses et trouver le bon équilibre pour être performant.

L.C.K. : Les projets de votre direction  ?

Y.M. : En continuant sur les progrès réalisés par mon prédécesseur, notre objectif est de positionner le département des ressources humaines afin d’augmenter son niveau d’impact dans la réalisation des objectifs du groupe, en se focalisant sur les initiatives stratégiques : la fourniture des solutions d’apprentissage et de développement de la personne ; la gestion intégrée des talents; l'efficacité organisationnelle; la gestion effective de la rémunération et autres avantages; l'efficience et l'efficacité des employés ainsi que l'automatisation et la numérisation des processus de gestion des ressources humaines.

 

 

Propos recueillis par Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Yves Mayilamene

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