Invalidation des candidatures : les premiers recours déposés à la Cour constitutionnelle

Lundi 27 Août 2018 - 19:15

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Antoine Gizenga et Samy Badibanga, dont les candidatures à la présidentielle ont été rejetées respectivement pour défaut de signature et de nationalité d’origine, ont été les premiers à se jeter dans l’eau, le 27 août, en saisissant de manière régulière la Haute juridiction . 

C’est tôt dans la matinée que les militants et sympathisants du Parti lumumbiste unifié (Palu) ont investi le siège de la Cour constitutionnelle à Kinshasa, dans la commune de la Gombe. Le dépôt de la  requête en contestation de la décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) déclarant irrecevable le dossier d’Antoine Gizenga comme candidat du regroupement Palu et Alliés à la présidentielle a été, pour eux, un événement autant que le jour où il fit acte de candidature. « Nous savions que ce qui a été dit par rapport à la motivation de la décision n’est pas fondé (…) Nous croyons que la Cour constitutionnelle va suivre notre demande », a déclaré Didier Mazenga, coordonnateur en charge des questions juridiques du Palu. Chants et slogans à la gloire du patriarche Antoine Gizenga (94 ans) ont ponctué ce moment d’hystérie collective. Les membres du collectif d’avocats du candidat s’étaient chargés de transmettre à qui de droit cette requête.   

Même scenario ou presque avec Samy Badibanga dont les avocats ont également effectué le déplacement de la Cour constitutionnelle munis d’éléments de recours. Le candidat invalidé croit avoir de bonnes raisons de revendiquer, estimant que la Céni a examiné son cas avec beaucoup de légèreté. Alors que la Céni soutient qu’après avoir perdu sa nationalité d’origine, l’ex-Premier ministre n’avait droit qu’à une nationalité d’acquisition et ne pouvait recouvrer totalement cette nationalité, ce dernier brandit un arrêté signé par le ministre de la Justice dans lequel il recouvre sa nationalité congolaise. « Il a suivi la procédure prévue par la loi congolaise lorsqu’on a acquis une nationalité étrangère et qu’on veut retrouver celle d’origine. Il a eu tous les documents dont l’arrêté ministériel et le certificat de nationalité signés par le ministère de la Justice. Sur la base de tout cela, il est allé en Belgique. Il a fait une renonciation formelle auprès de la commune et un certificat lui a été établi. Dès lors qu’il a déjà recouvré sa nationalité d’origine, on ne peut pas dire qu’il n’a qu’une nationalité d’acquisition », s’est insurgé un membre du collectif d’avocats soutenant la cause de l'ex-Premier ministre.

Dernier à clôturer la liste des candidats à la présidentielle ayant déposé leurs recours ce 27 août à la Cour constitutionnelle, c’est Jean-Pierre Bemba par l'entremise de ses avocats et de la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), Eve Bazaïba. Des nombreux militants et sympathisants du MCL avaient fait le pied de grue aux abords du siège de la haute Cour, attendant la sortie des avocats commis à la tâche. Banderoles, calicots et vuvuzelas ont été au rendez-vous. « Bemba président », n’arrêtaient de chanter ses partisans qualifiant de fantaisiste l’invalidation de leur leader, ce dernier ayant été déjà acquitté par la Cour pénale internationale dans l’affaire principale de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Par conséquent, estiment-ils, la subornation des témoins qu’évoque la Céni pour l’écarter est de nul effet puisque liée à la cause principale.   

Notons qu’après la saisine par les candidats invalidés de la Cour constitutionnelle, il s’ensuivra la notification à la Céni des arrêts de la Cour rendus après le traitement des recours. Du 12 au 18 septembre, la Céni devra prendre en compte les décisions de cette juridiction et le cas échéant, modifier les listes des candidats. La publication définitive des listes des candidats est fixée au 19 septembre.     

 

Alain Diasso

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