Investiture de FélixTshisekedi : une marée humaine a déferlé au Palais de la nation

Jeudi 24 Janvier 2019 - 19:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

C'était une déferlante, le 24 janvier à Kinshasa, à la cérémonie de prise de fonctions du nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC). Une foule immense vêtue de blanc a pris d'assaut le site où il devait prêter serment comme cinquième président du pays.

Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo « Fatshi » a prêté serment, le 24 janvier, au Palais de la nation à Kinshasa, devant la Cour constitutionnelle réunie en audience solennelle. Il devient le cinquième président de la RDC, après Joseph Kasavubu, Joseph-Désiré Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila. « Moi, élu président de la République démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la nation : - d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République ; - de maintenir son indépendance et  l’intégrité de son territoire ; - de sauvegarder l’unité nationale ; - de  ne  me  laisser  guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ; - de consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix ; - de remplir, loyalement et en fidèle serviteur du peuple, les hautes fonctions qui me sont confiées », a déclaré le nouveau président de la RDC, conformément à l’article 74 de la Constitution, devant les magistrats de la Haute Cour qui lui ont octroyé un exemplaire de la loi fondamentale, avant que le président sortant, Joseph Kabila, ne lui remette les symboles du pouvoir. Des coups de canon ont été tirés selon les traditions d’usage pour symboliser cette passation du pouvoir civilisée  entre Kabila et Tshisekedi.

Un seul chef d’État a rehaussé de sa présence cet événement, Uhuru Kenyatta du Kenya. L’on a toutefois noté la présence du vice-président de la Tanzanie, de celui de la Namibie, du Burundi et du Zimbabwe, du ministre des Affaires étrangères du Congo, Jean-Claude Ngakosso, du ministre Zulu de l’Afrique du Sud, du ministre Samuel Domingos de l’Angola, d’un ministre venu d’Egypte, d’un représentant dépêché par le roi du Maroc, etc.

L’ambiance était à son comble, même si l’on a noté quelques défaillances du côté du protocole d’Etat. Des milliers de personnes, toutes vêtues en blanc, ont déferlé sur le lieu pour suivre cette cérémonie inédite, historique en RDC : la passation civilisée du pouvoir entre un président sortant, Joseph Kabila Kabange, qui a dirigé le pays pendant dix-huit ans, et le président élu à l’issue de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, Félix Tshisekedi, fils de l’opposant historique considéré comme le père de la démocratie congolaise, Etienne Tshisekedi. « Félix, kobosana te, papa alobaki, le peuple d’abord » (Félix, n’oubliez pas, papa –Etienne-, avait dit : "le peuple d’abord" », scandait la foule au Palais de la nation

« Fatshi » a, dans son discours d’investiture, salué Martin Fayulu qui a fini deuxième à la présidentielle après la confirmation des résultats du vote par la Cour constitutionnelle. « C’est ici l’occasion d’exprimer notre profond respect à notre frère Martin Fayulu avec lequel nous avons mené ce combat politique depuis plusieurs années. L’engagement de ce véritable soldat du peuple est un exemple pour la vitalité de notre démocratie et la responsabilité civique de chaque Congolais », a-t-il souligné, avant de saluer aussi Emmanuel Ramazani Shadary, arrivé troisième et présent à la cérémonie d’investiture.

Le nouveau président a promis de répertorier tous les prisonniers politiques à travers le pays pour leur future libération et s'est engagé à améliorer les conditions sociales des forces de défense du pays, mettant un accent prononcé sur l’instauration d’un Etat de droit. Désormais, Fatshi préside aux destinées de la RDC pour les cinq prochaines années.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

La foule au Palais de la nation à l'investiture de Félix Tshisekedi (photo Actualite.cd)

Notification: 

Non