Italie : démantèlement d'un réseau de distribution de faux médicaments

Mardi 26 Juillet 2016 - 14:00

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Porté au niveau de préoccupation continentale de santé publique notamment par le président Denis Sassou N’Guesso, le trafic de faux médicaments est un réel fléau mondial.

Les ‘Guardia di finanza’, la police financière italienne, viennent de démanteler un puissant réseau de fabrication et de vente de faux médicaments aux ramifications internationales. Au cours d’un contrôle, ils sont tombés sur 30.000 fausses pilules dans des dizaines de colis prêts à l’expédition. Valises et colis postaux avaient été enregistrés à l’aéroport de Malpensa de Milan (nord) pour des destinations aussi variées que le Brésil, la République dominicaine ou le Nigéria. Brésil et Nigéria sont, on le sait, de véritables plateformes de redistribution dans leurs sous-régions.

C’est d’ailleurs l’arrestation, il y a quelques jours, d’un couple de Nigérians établis de longue date à Milan qui avait éveillé les soupçons des enquêteurs et conduit à des recherches plus poussées dans les entrepôts de la douane. Les deux Nigérians portaient dans leurs bagages plus de 600 confections de fausse hydroquinone, substance utilisée, quand elle est conforme aux indications des laboratoires et des médecins, à éclaircir la peau mais qui reste totalement interdite de vente sur tout le territoire de l’Union européenne.

En suivant cette piste, d’autres découvertes ont été faites, mettant à jour de vastes quantités de fausses pilules, faux comprimés (surtout destinés prétendument à améliorer la santé masculine) et autres fausses lotions aux noms familiers mais aux formules bidon. Ils étaient entreposés dans l’aire cargo de l’aéroport milanais prêts à être expédiés. Chaque saisie confirme le caractère de plus en plus international du trafic des faux médicaments ou du trafic illégal des médicaments. Il y a quelques heures, le Dr Boniface Okouya de l’Intersyndicale des pharmaciens d’Afrique et président du Syndicat national des pharmaciens du Congo se louait sur ces colonnes de l’initiative prise par le chef de l’Etat, Denis Sassou N'Guesso, pour une lutte accrue contre les faux médicaments.

« Le Congo est un pays de transit par lequel passent beaucoup de substances chimiques et pharmaceutiques. Le laboratoire de contrôle de la qualité des médicaments travaille en synergie avec les pays frontaliers qui sont de grands consommateurs et pourvoyeurs de ces faux médicaments ». Il disait apprécier que le président se soit saisi du problème : « Nous saluons cette initiative du président de la République Denis Sassou N’Guesso que nous espérons arriver jusqu’au bout afin de nous permettre de dispenser aux patients des médicaments fiables et de bonne qualité ».

Dans de nombreux autres pays du continent, la campagne contre les médicaments contrefaits est lancée et gagne en puissance. Au Sénégal, par exemple, le ministère de la Santé vient de réunir en un atelier, à Dakar, les leaders musulmans et  leaders chrétiens pour que les religions s’impliquent. Le ministère a estimé que les imams, les prêtres et les pasteurs représentaient des canaux privilégiés pour faire passer dans l’opinion le message selon lequel « le médicament de la rue peut tuer ».

Lucien Mpama

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