Italie : parade et défilé ont ponctué la célébration de la fête nationale

C’est sous la pluie que les Italiens – les Romains – ont célébré jeudi leur fête nationale du 2 juin. Le cœur de la manifestation de tout un pays honorant sa République était la capitale, Rome, et dans celle-ci, la Place de Venise qui renferme en son centre l’imposant Autel de la Patrie où s’entretient la flamme du soldat inconnu. Les forces armées, dans leurs diverses composantes, et les fameuses « frecce tricolori », des patrouilleurs aériens qui relâchent au-dessus du défilé des fumées vert-blanc-rouge aux couleurs nationales , ont animé la cérémonie.

Le président de la République, Sergio Mattarella, a fait l’admiration de ses concitoyens en assistant au défilé sans par-dessus malgré la pluie. « La fête du 2 juin est la fête de la liberté de choix, celle qui, pour cela, réunit tous les Italiens. Dans son ensemble, l’Italie est devenue bien meilleure que nous-mêmes aimions à la dépeindre », s’est réjoui le chef de l’Etat la veille, dans une interview. Mais Sergio Mattarella, premier président italien à avoir jamais visité le continent africain (Ethiopie et Cameroun, à la mi-mars2016), a voulu attirer aussi l’attention de sa nation sur les graves défis du moment : consolidation de l’économie, immigrations, terrorisme. Cela demande de ne pas se tenir à l’écart des engagements mondiaux.

« Dans les différentes phases qui caractérisent le monde toujours plus connecté et interdépendant dans lequel nous vivons, l’Italie joue son rôle fondamental d’équilibre et d’ouverture, de recherche incessante de dialogue et de coopération, dans les principes à la base de la sécurité, de la solidarité et de la paix. Les forces armées ont su les incarner, étant proches des citoyens, étant fidèles aux institutions », a dit le président italien. Il avait à ses côtés, outre les différents chefs d’état-major son Premier ministre, le président du Conseil,  Matteo Renzi.

« Le 2 juin 1946, après deux dures décennies de fascisme et les affres de la guerre, l’Italie est entrée à plain-titre à faire partie des nations libres et démocratiques. Et cela n’intervint pas seulement pour faire prévaloir la République sur la monarchie, mais aussi parce que, pour la première fois de son histoire, l’Italie retrouvait la liberté, la participation au vote de tous, hommes et femmes, réalisant la démocratie totale. C’est l’introduction du suffrage universel direct qui fit faire à l’Italie un saut de qualité, en fit un pays où tous les citoyens peuvent concourir, de manière égale, à déterminer par leur vote les choix fondamentaux de la vie nationale », a rappelé le président.

C’est en effet le 2 juin 1946 que tous les Italiens, sans discrimination, pouvaient être admis au droit de vote. Pour la première fois, les femmes italiennes pouvaient glisser leur bulletin dans l’urne ou faire acte de candidature pour être élues députées. Le journal La Stampa a reproduit à la Une sept photos de femmes de ces sept décennies, d'une jeune fille dans un baraquement des années 40 à la femme manager des années 2000 avec son smartphone. Depuis 1945, 63 gouvernements se sont succédé au pouvoir en Italie, un pays de régime parlementaire avec un président qui ne gouverne pas.