Italie : trafic de motos volées vers l’Afrique

Mercredi 20 Avril 2016 - 16:15

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Les carabiniers ont mis la main mardi sur des trafiquants ghanéens spécialisés dans les motos de luxe.

A vrai dire la surprise causée par cette information est en elle-même assez surprenante. Car depuis toujours, on sait que l’Afrique est la destination privilégiée de véhicules et engins de toute sorte, volés ou troqués. Le trafic des voitures de luxe volées dans toute l’Europe et expédiées en Afrique fait partie des choses connues. Des migrants africains racontent qu’en Libye, leur job a parfois consisté à jouer les intermédiaires (pour les langues) dans des garages de revendeurs qui réexpédient ces rutilantes machines volées comme « occasion d’Europe » vers d’autres pays du continent ou plus loin.

Maquillées et démontées-remontées, elles font perdre leurs traces en Libye et rentrent dans le circuit normal des voitures d’occasion en Afrique. Cela est connu. Mais les motos avaient été épargnées jusqu’ici. C’est ce que croyaient les carabiniers italiens (gendarmes) qui ont fait irruption mardi dans un dépôt tenu par des Ghanéens à Naples, dans le sud. Huit containers y étaient parfaitement alignés dans l’attente de leur embarquement vers l’Afrique.

A l’intérieur, des motos de grande marque ont été retrouvées. Des motos japonaises : Yamaha, Honda, Suzuki mais aussi des européennes : Bmw, Ducati, Piaggio (Vespa). Selon les enquêteurs, il y en avait en tout pour la valeur d’un million d’euros (plus de 650 millions de francs CFA), une fortune ! L’enquête a également permis de préciser que ces engins avaient été volés dans des garages ou dans les rues de Naples, terre de la mafia, ou autour de la capitale Rome.

Cette affaire a été rendue publique le jour même où s’ouvrait à Florence, en Toscane, un procès impliquant 116 personnes de diverses nationalités qui se chargeaient de diriger vers l’Afrique des déchets spéciaux, parfois très toxiques. Mais ils incluaient aussi de vieux véhicules destinés à la casse et qui retrouvaient assurément une nouvelle vie en Afrique, après être passés par les mains expertes de quelques artisans réparateurs. A moins que le mot le plus juste ne soit : « ressusciteurs d’épaves » !

Lucien Mpama

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