Italie : Un Centre culturel musulman rouvre au milieu des polémiques

Vendredi 27 Mai 2016 - 21:02

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La ville de Mirandola, au nord-est de l’Italie, se divise autour de sa communauté musulmane. La Ligue du Nord pousse à la roue.

Sans les cris stridents lancés par le mouvement xénophobe de la Ligue du Nord, il n’existerait sans doute pas une affaire Mirandola en Italie. Cette localité tranquille de quelques milliers d’habitants, au nord-est du pays, a toujours su gérer ses habitants de confession musulmane. Ceux-ci avaient demandé et obtenu la construction d’un centre de culture islamique sur lequel personne ne trouvait à redire jusqu’en 2012.

Seulement voilà : en mai de cette année, un tremblement de terre dévastait la localité de Mirandola ainsi que plusieurs autres villes d’Emilie Romagne (chef-lieu Modène) où elle se trouve. Comme un fait exprès, le centre culturel islamique fut particulièrement touché, au point qu’architectes et urbanistes consultés furent unanimes à recommander sa démolition. Cela fut fait, avec la promesse implicite de sa reconstruction rapide.

La mairie a consenti un effort exceptionnel : 611.000 euros sont sortis de ses tiroirs ; le Qatar a apporté le reste pour parvenir aux 1.100.000 euros qu’a coûté l’ensemble de l’œuvre. Tout le monde a salué une telle coopération pour un bien culturel. L’émir du Qatar, le scheik Hamad Bin Nasser Bin Jassim Al Thani, a fait le déplacement pour l’inauguration de ce centre culturel exemplaire. C’était mercredi dernier. La ville s’était parée de ses atours les plus somptueux pour la circonstance, tout le monde était content et y est allé de son couplet de bonnes paroles.

Mais c’était sans compter avec la Ligue du Nord, mouvement xénophobe, anti-immigré et anti musulman qui a plutôt une bonne assise dans le nord de l’Italie (d’où son nom). Le chef de groupe de ce mouvement dans la région, Alan Fabbri, a ameuté la presse devant un acte où de l’argent public a été gaspillé (« alors que de nombreuses églises attendent, elles aussi, d’être restaurées après le séisme, et qu’il y a des habitants qui vivent toujours hors de leurs maisons menaçant de s’écrouler »).

Mais, bien plus, Alan Fabbri manque de s’étrangler à l’idée que pour arriver à la restauration du Centre culturel islamique, il ait fallu déployer le tapis rouge devant un émir du Qatar. « Je rappelle que ce pays, qui finance des mosquées dans toute l’Italie, est aussi le principal pourvoyeur d’argent à des organisations comme les Frères musulmans et d’autres groupes terroristes musulmans au Moyen-Orient et en Afrique. Et, surtout, il n’existe pas de concordat entre l’Italie et le Qatar », a-t-il éructé.

 

Lucien Mpama

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