Journée de l’enfant africain : le mariage des enfants et ses conséquences à l'ordre du jour des débats.

Mardi 16 Juin 2015 - 19:00

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Un focus a été organisé  le 16 juin à la circonscription d’action sociale de Mvou-Mvou à l’occasion de la célébration de la Journée de l’enfant africain, en présence de Jean-Louis Banthoud, directeur de cabinet du préfet de Pointe-Noire et de plusieurs autres personnalités.

« Vingt cinq ans après l’adoption de la Charte africaine des Droits et du bien -être de l’enfant : accélérons nos efforts pour éliminer les mariages des enfants en Afrique » est le thème annuel de cette journée célébrée depuis 25 ans en mémoire du massacre des enfants en 1976 par le régime d’apartheid à Soweto en Afrique du Sud.

L’édition de cette année coïncide aussi avec la célébration du 25e anniversaire de la Charte africaine des droits et du bien -être de l’enfant. Le Comité africain des experts a choisi pour thème le mariage des enfants. Cette union formelle ou informelle d’un enfant ou d’un adolescent avant l’âge de 18 ans. « Les filles mariées sont plus exposées aux rapports sexuels forcés et à la violence domestique que celles qui ne sont pas mariées. Les complications pendant la grossesse et l’accouchement sont la cause majeure de décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans, un fait dramatique qui n’est pas suffisamment connu. Les enfants nés de ces unions non consenties sont sujets à des comportements anormaux. Du fait que très peu de filles mariées poursuivent leurs études, le mariage des enfants perpétue l’analphabétisme et la pauvreté, et constitue un obstacle à leur autonomisation », a dit Marie-Thérèse Loemba, directrice départementale des affaires sociales de Pointe-Noire.

Pour Sarra Safou Bongo, vice- présidente du Parlement des enfants à Pointe-Noire, « on prétend qu’il y a un âge à partir duquel nous sommes en mesure de formuler un consentement libre et éclairé est- ce le cas pour un enfant pour qui, avant 18 ans, il ne peut avoir de consentement libre et éclairé au mariage car la jeune fille est encore une enfant et n’est pas prête pour se marier. Il s’agit alors de protéger les jeunes filles contre une pratique qui nie leurs droits fondamentaux et met en danger leur santé ».

Face aux nombreuses conséquences liées au mariage des enfants, le gouvernement s’apprête à lancer une campagne nationale pour l’éradication du mariage des enfants en République du Congo. « Nous avons un devoir solennel celui de défendre les personnes vulnérables notamment les enfants afin de promouvoir et protéger leurs droits aussi bien dans notre département de Pointe-Noire que partout ailleurs dans le pays », a dit Jean-Louis Banthoud, directeur de cabinet du préfet de Pointe-Noire.

Jean-Claude Didier Bouiti, procureur de la République près le tribunal des enfants a rappelé à l’assistance les dispositions réglementaires et législatives en  matière de mariage des enfants.

Le mariage est l’une des institutions  les plus sacrées  dans la vie sociale et culturelle africaine. Il constitue le fondement de la plupart des sociétés et de leurs moyens de développement. Dans la majorité des sociétés africaines, le mariage s’étend au-delà du couple et scelle l’union de deux familles. Bien que les instruments juridiques internationaux définissent et régissent le mariage, les règles coutumières pour déterminer la maturité et la volonté de se marier favorisent souvent les mariages des enfants. D’autres facteurs socio-économiques tels que la pauvreté, les stéréotypes liés au genre, la discrimination et la religion, entrainent surtout chez les filles et parfois chez les garçons, le mariage avant l’âge de 18 ans, avec beaucoup plus de conséquences négatives que de conséquences positives pour les enfants concernés.

Les résultats statistiques issus des enquêtes montrent que l’Afrique subsaharienne détient les taux de mariage des filles mineures les plus élevés au monde. Parmi les 41 pays ayant les taux de prévalence les plus élevés, 30 sont en Afrique. Les trois premiers sont le Niger (76 %), la République centrafricaine et le Tchad (68 %).          

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Jean-Claude Didier Bouiti, procureur de la République près le tribunal des enfants crédit photo"Adiac"

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